Fonds Marianne : audition de Marlène Schiappa et perquisitions en série

 Fonds Marianne : audition de Marlène Schiappa et perquisitions en série

Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’Economie sociale et solidaire, est entendue ce 14 juin 2023, au Sénat, par la commission d’enquête sur le Fonds Marianne. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

C’est au tour de Marlène Schiappa d’être entendue par les sénateurs. La secrétaire d’Etat doit clarifier son rôle dans la gestion du Fonds Marianne.

La secrétaire d’Etat à l’Economie sociale et solidaire est entendue aujourd’hui, le 14 juin, à partir de 10h par les sénateurs, au lendemain de perquisitions chez plusieurs acteurs-clés de ce dossier et alors que les rumeurs de remaniement gouvernemental s’accélèrent.

Marlène Schiappa devra répondre aux questions des sénateurs qui composent cette commission d’enquête qui doit faire la lumière sur la gestion de ce Fonds Marianne depuis fin mars. Comment s’est-il créé ? Quels sont les critères de sélection des associations ? Pourquoi les plus grosses subventions posent problème ?

Domicile de Mohamed Sifaoui perquisitionné

Le Parquet national financier a également ouvert une enquête pour détournement de fonds public, abus de confiance et prise illégale d’intérêt. Des perquisitions visant plusieurs acteurs-clés du dossier ont eu lieu hier, le 13 juin, dans le cadre de l’enquête judiciaire.

Les policiers financiers ont notamment ciblé le domicile du médiatique Mohamed Sifaoui, l’un des deux responsables de l’USEPPM. Celui-ci qui devait être initialement entendu par les sénateurs hier matin, déposera finalement devant la commission d’enquête demain, le 15 juin. Il a rendez-vous aujourd’hui à Nanterre au siège de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

Interrogations sur deux associations

Lancée par Marlène Schiappa, après l’assassinat de Samuel Paty, il était censé promouvoir les valeurs de la République mais l’utilisation des subventions interroge. Le Fonds Marianne, c’est deux millions et demi d’euros, attribués à 17 associations. Deux d’entre elles suscitent des interrogations.

Selon une enquête de France 2 et de l’hebdomadaire Marianne, 355 000 euros ont été attribués à l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire, une association qui n’a présenté qu’un site internet très peu consulté mais dont deux ex-dirigeants ont été grassement rémunérés, parmi lesquels le journaliste Mohamed Sifaoui.

Autre bénéficiaire de ce fonds : une organisation nommée « Reconstruire le commun », qui a obtenu 330 000 euros pour financer un site internet et des publications très peu suivies sur les réseaux sociaux. Des contenus dans lesquels plusieurs personnalités de gauche ont été dénigrées… révélation de Mediapart.

Anne Hidalgo et la députée Mathilde Panot ont saisi la justice. De son côté, Marlène Schiappa fustige des « calomnies » et porte plainte pour diffamation.