Fin de la trêve hivernale : le risque d’une catastrophe sociale
Avec l’approche de la fin de la trêve hivernale (31 mai), les associations craignent de nombreuses expulsions et une véritable catastrophe sociale.
Manifestation
L’association Droit au logement (DAL) appelle à manifester mercredi (19 mai), devant la préfecture de police (Paris), contre les expulsions qui interviendront dès la fin de la trêve hivernale (31 mai). Après avoir déjà été repoussée de deux mois, celle-ci menacera pas moins de 30 000 ménages en difficultés, susceptibles d’être visés par des procédures d’expulsion.
Selon un rapport parlementaire publié le 31 janvier, en 2020, 3500 personnes ont été expulsées de leur logement. Ce qui constitue une baisse de 79% par rapport à l’année précédente, où la fin de la trêve intervenait le 1er avril.
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Catastrophe sociale ?
De nombreux ménages sont menacés d’expulsion pour des impayés de loyers dus, notamment, à la baisse de leurs APL et/ou de leurs revenus face à la crise sanitaire, selon le DAL.
« Ces familles qui ont déjà reçu le fatidique « concours de la force publique – CFP » décidé par le Préfet de Police à Paris, savent que chaque matin à partir du 1er juin, la police peut venir les expulser « manu militari » (…) elles sont prioritaires DALO, l’État, à ce titre, doit les reloger en HLM au lieu de les expulser » rappelle l’association.
Cette dernière indique que les habitants ayant échappé à l’expulsion en 2020, risquent de s’additionner à « ceux qui ont creusé leur dette à cause du COVID en l’absence d’aide de l’État pour le logement », ce qui pourrait créer, en 2021, une « catastrophe sociale ».
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Relogement
Le 28 avril dernier, dans une instruction pour « préparer la sortie de trêve hivernale », le gouvernement s’engageait notamment à ce que la procédure d’expulsion soit « assortie d’une proposition d’un autre logement du ménage, ou à défaut d’une proposition d’hébergement le temps qu’une solution plus pérenne soit trouvée ».
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La Fondation Abbé Pierre, qui plaide pour un prolongement de la trêve hivernale, met en garde le gouvernement : « Mettre en place ces solutions temporaires alors même que le système d’hébergement d’urgence est totalement saturé n’est pas acceptable. La condition de relogement doit être strictement appliquée ».
Le DAL et les associations appelant à manifester demain vont dans le même sens en demandant la suspension des expulsions « en l’absence d’un vrai relogement en logement social, notamment les prioritaires DALO ».
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