Fin de l’état d’urgence sanitaire : les sans-abris remis à la rue ?

 Fin de l’état d’urgence sanitaire : les sans-abris remis à la rue ?

La ville de Calais offre une expulsion en guise de cadeau de Noël aux sans abri (illustration) ANTOINE DE RAIGNIAC / HANS LUCAS / AFP

En cette fin de semaine (10 juillet), l’état d’urgence prendra fin. Des milliers de sans-abris et mal-logés, qui bénéficient d’une aide exceptionnelle, s’inquiètent.

Mesures Covid-19

Avec la mise en place de l’Etat d’urgence sanitaire, des dispositifs d’aide exceptionnels ont été mis en place. Notamment concernant le logement des sans-abris et mal-logés. Ouverture de 20 000 places d’hébergement dont 12 000 à l’hôtel, 14 000 places hivernales maintenues, trêve des expulsions prolongées…

Mais avec la fin imminente de l’état d’urgence sanitaire, de nombreuses associations d’aide aux sans-abris s’inquiètent. Ces dernières notent, depuis le déconfinement, une « fermeture anticipée de centres d’hébergement et d’hôtels mobilisés pendant la crise ». Alors que ces mesures avaient permis de « voir baisser les appels au 115 de 70% ».

Reprise des expulsions ?

Les associations craignent énormément la reprise des expulsions locatives, alors même que le virus est toujours présent sur le territoire. Pourtant le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, s’est montré rassurant. « Lorsque des places d’hébergement devront être fermées (par exemple dans des hôtels devant reprendre leur activité commerciale) sans orientation possible vers un logement, il sera demandé aux préfets de trouver de nouvelles places » selon le ministère.

Pas d’expulsions sans relogement. L’objectif pour le gouvernement est de sortir de ce dispositif des nuitées hôtelières mais en restant prudent face au virus. Il veut « conserver des locaux qui doivent pouvoir être le cas échéant transformés en places médicalisées sans délai si la situation sanitaire se dégrade ».

Vigilance

Dès le 20 mai dernier, le collectif des associations unies proposait 15 mesures d’urgence. Des mesures qui permettrait de continuer sur l’élan insufflé par les dispositifs mis en place pour protéger  sans-abris et mal-logés.

Pour le collectif, il est indispensable de pérenniser « les capacités d’accueil qui ont été déployées pendant le confinement ». Il demande également l’organisation « dans tous les départements de réunions associant l’ensemble des acteurs de l’hébergement et du logement sous l’égide du Préfet ».

Les associations et organisations d’aide aux mal-logés seront assurément très vigilante aux conditions de sortie de l’état d’urgence sanitaire.

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