Film Les Promesses de Thomas Kruithof, bientôt dans les salles de France
Drame de Thomas Kruithof, Les Promesses avec Isabelle Huppert, Reda Kateb et Naidra Ayadi, bientôt sur grand écran
Deuxième long-métrage du réalisateur et scénariste Thomas Kruithof, après La Mécanique de l’ombre, sorti en 2017, Les Promesses aborde des thèmes d’actualité et foncièrement liés, les rouages de la politique, les banlieues et les désirs individuels.
Maire d’une ville du 93, Clémence livre avec Yazid, son directeur de cabinet, une bataille acharnée pour sauver le quartier des Bernardins. Une cité minée par l’insalubrité, la violence et les marchands de sommeil.
Ce sera son dernier combat, du moins c’est ce qu’elle croyait, avant de passer la main à la prochaine élection. Sauf que Clémence est pressentie pour devenir ministre. Peut-elle abandonner sa ville, ses proches ? Dans ce cas, il faudra qu’elle renonce à ses engagements et à ses promesses.
Que doit faire cette femme battante et maire dévouée de la ville de Seine-Saint-Denis, jamais nommée dans le film. Elle qui pensait passer le flambeau à la jeune femme de son équipe qui a toute sa confiance, (Naidra Ayadi).
La fidélité aux idéaux
Jusque-là Clémence se battait sans se poser de questions pour sauver un quartier de sa ville miné par le trafic de drogue, aidée en cela par son loyal adjoint, Yazid (Reda Kateb). Mais quand arrive la proposition, son monde semble s’écrouler. Clémence est prise entre deux feux, ses convictions et son ambition.
Les Promesses fait plonger le spectateur dans le réel de la vie des cités. Le thème récurrent de la fidélité aux idéaux face à la tentation du pouvoir est amené avec force et subtilité à travers un scénario sophistiqué.
L’opus de Thomas Kruithof réussit également le tour de force à rendre haletante une intrigue par des scènes qui semblent, à première vue, ordinaires. Comme des réunions de copropriétaires, des discussions entre élus et leurs assistants, des repas et des appels téléphoniques. Une intersection complexe faite d’intérêts individuels, d’enjeux sociaux et de jeux de pouvoir fait la richesse du récit.
Dans ce film qui a ouvert la section Orizzonti de la 78e Mostra de Venise, Thomas Kruithof a peaufiné cette intrigue toute politique qui vire à la crise existentielle. « Donc je suis honnête, mais je mens ? » S’interroge Clémence.
Le jeu impressionnant d’Isabelle Huppert et de Reda Kateb tient en haleine le spectateur tout au long du film. Quant aux autres acteurs, Naidra Ayadi, Soufiane Guerrab et Hervé Pierre, ils sont tout simplement excellents.
>> Lire aussi :Sortie en Salles d’« Ibrahim », film de Samir Guesmi