Feuille de route, Sansal : les relations se tendent entre la France et l’Algérie
Les relations entre la France et l’Algérie, concernant notamment la situation de Boualem Sansal, ne vont pas en s’améliorant. Jean-Noël Barrot pointe les autorités algériennes.
« Nous avons en 2022 rédigé une feuille de route (…) Nous observons des postures, des décisions de la part des autorités algériennes qui permettent de douter des intentions des Algériens à se tenir à cette feuille de route », indiquait hier (5 janvier), Jean-Noël Barrot sur RTL (vidéo à 57:24).
Le ministre des Affaires étrangères a exprimé ses « doutes » concernant les autorités algériennes et leur volonté de respecter leurs engagements relatifs aux relations bilatérales avec la France. Le pensionnaire du Quai d’Orsay a soufflé le chaud et le froid en déclarant : « Nous souhaitons entretenir les meilleures relations avec l’Algérie (…) mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. »
Le cas Sansal
L’incarcération, mi-novembre, de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a également contribué à tendre les relations entre la France et l’Algérie.
Le 29 décembre dernier, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ne mâchait pas ses mots au moment d’évoquer la situation de l’écrivain. « Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État », accusait-il.
Pour rappel, selon Le Monde, dans un entretien au média français Frontières, réputé d’extrême droite, Boualem Sansal avait déclaré que « toute la partie de l’Ouest algérien faisait partie du Maroc ». Des propos ayant conduit à son arrestation pour « acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».
« Pas valable »
« La France est très attachée à la liberté d’expression, la liberté d’opinion, et considère que les raisons qui ont pu conduire les autorités algériennes à l’incarcérer ne sont pas valables », rétorquait, hier, Jean-Noël Barrot.
Une déclaration qui ne va pas dans le sens d’un apaisement. Fin juillet, Alger retirait son ambassadeur à Paris quand Emmanuel Macron apportait son soutien aux propositions marocaines sur le Sahara.
Aujourd’hui, Boualem Sansal entame son 51e jour de détention. Depuis le 16 décembre, ce dernier a été transféré dans une unité de soins dans un hôpital d’Alger.