Festival de Deauville : Ibrahim Maalouf écarté du jury

 Festival de Deauville : Ibrahim Maalouf écarté du jury

Rebecca Sapp / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Le Festival de Deauville annonçait hier (25 août) avoir écarté Ibrahim Maalouf du jury. Poursuivi pour agression sexuelle en 2018, mais innocenté depuis, le musicien pâtit malgré tout de son passé.

 

Ibrahim Maalouf écarté du jury du Festival de Deauville. Aude Hesbert, nouvelle directrice du Festival du film américain, admettait, dans un entretien à La Tribune Dimanche (25 août), avoir pris « une décision difficile » qu’elle « assumera jusqu’au bout ».

Les différentes réactions à la nomination du célèbre trompettiste dans le jury du festival, auraient créé un certain « malaise » au sein de l’équipe, selon la directrice.

Cette dernière assume sa décision : « Ce n’est pas à moi de juger, punir ou condamner, mais la présence d’Ibrahim Maalouf devenait de plus en plus problématique pour la bonne tenue, sereine, d’un festival qui fête son 50e anniversaire, qui est aussi ma première édition et que je souhaite porter avec clarté et transparence ».

 

Scandale ?

« Scandale absolu de l’éviction injuste et injustifiée de Ibrahim Maalouf du Festival de Deauville », s’insurgeait, hier (25 août) sur X, Fanny Colin, l’avocate du musicien. Celle-ci dénonçait également « les pratiques de ceux qui, en meute, salissent éternellement et à tort la personne des autres ».

En 2018, le trompettiste était poursuivi, et condamné, pour agression sexuelle imposée à un mineur. En 2020, la cour d’appel de Paris l’avait finalement relaxé et donc innocenté.

« Le festival a demandé à Ibrahim Maalouf de se retirer en toute discrétion, ce qu’il a évidemment refusé », confiait l’avocate à l’AFP.

Celle-ci prévient : « relaxé et reconnu publiquement innocent, c’est tout aussi publiquement et devant les tribunaux qu’il combattra cette éviction injuste et déshonorante pour ses auteurs ».

 

Précédent

« A l’annonce de la composition du jury le 8 août dernier, il y a eu beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et dans les médias, un malaise s’est installé dans l’équipe, déjà meurtrie par l’affaire précédente », expliquait Aude Hesbert.

La nouvelle directrice, récemment nommée, connaît une première édition du festival mouvementée. Le 13 juin dernier, suite à une révélation de Mediapart, Bruno Barde, directeur du festival depuis 29 ans, était écarté de son poste.

Une journaliste du media d’investigation avait recueilli les témoignages de sept collaboratrices accusant l’ex-directeur de « comportements inappropriés » et de « violences sexuelles ».

Le groupe Hopscotch, employeur de Bruno Barde, affirmait « qu’aucun signalement n’avait été remonté ni auprès des équipes des ressources humaines du groupe ni auprès des référents harcèlement ».

Un lourd héritage que combat la nouvelle directrice du festival : « Au début du festival, nous publierons une charte contre les violences sexistes et sexuelles pour éviter tous les abus de pouvoir, même au-delà de MeToo ».