Festival Cinemed (Montpellier) : bouillonnant et engagé

 Festival Cinemed (Montpellier) : bouillonnant et engagé

44e édition du festival Cinemed de Montpellier, le 22 octobre 2022. Crédit photo : Cinemed de Montpellier / FAcebook

Engagé. C’est le qualificatif qui conviendrait le mieux à cette 44e édition du festival Cinemed de Montpellier qui a débuté ce week-end.

 

« Parce que son identité est plurielle, parce que ses enjeux sont multiples, parce que son histoire est jalonnée de combats, la Méditerranée gronde », décrit le directeur du Cinemed Christophe Leparc. Des mots qui soulignent le bouillonnement de créativité artistique de la région, que le 44e festival du Cinéma méditerranéen de Montpellier veut retranscrire durant toute cette semaine (jusqu’au 29 octobre). 

Hommages, master classes, rencontres mais surtout plus de 200 films projetés, des classiques comme des avant-premières. Pour cette édition, l’acteur, et ancien footballeur, marseillais Eric Cantona ainsi que sa femme, la metteuse en scène, Rachida Brakni présideront le jury de la compétition officielle. 

Israël-Palestine

Depuis 30 ans, la documentaliste Simone Bitton travaille sur la question du conflit israélo-palestinien. Née à Rabat en 1955, sa famille émigre en Israël en 1966. Aujourd’hui, cette militante pacifiste est invitée par le festival pour décrypter ses œuvres empreintes de sa double culture, juive et arabe. 

Parmi celles-ci, son portrait du célèbre poète Mahmoud Darwich (1997), L’attentat (1998) ou encore le film qui l’a fait connaître internationalement, Mur (2004). Dans ce dernier film, la réalisatrice longe le « tracé de séparation qui éventre l’un des paysages les plus chargées d’Histoire du monde ». 

Retour embarrassant ?

Un festival Cinemed engagé qui assume pleinement son choix d’inviter le réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche. Malgré des accusations d’agressions sexuelles classées sans suite en 2020, le cinéaste avait disparu des radars depuis deux ans. 

Aujourd’hui, celui qui a notamment gagné la Palme d’or du festival de Cannes en 2013 pour « La vie d’Adèle », est invité au Cinemed et donnera une master class ouverte au public (28 octobre). Ayant tourné trois film à Sète, le festival se réjouit du retour d’un réalisateur dont le « cinéma, à l’esthétique limpide et dépouillée, solaire, capte avec intensité les problématiques de nos sociétés, la jeunesse, l’immigration, la clandestinité, la banlieue » selon le Cinemed.