Festival Atlantide : 10 ans de rencontres, de découvertes, d’humanisme

 Festival Atlantide : 10 ans de rencontres, de découvertes, d’humanisme

Alain Mabanckou, directeur artistique du Festival littéraire Atlantide.

Le festival littéraire Atlantide (Nantes) fête ses dix ans, avec cette nouvelle édition où il sera question de colonialisme, d’exil ou encore des héritages de l’enfance.

 

10 ans. Atlantide, le festival des littératures atteint « l’âge de la maturité ». Malgré deux dernières années très compliquées pour les événements culturels à cause de la pandémie de Covid-19, le festival s’est toujours tenu.

Aujourd’hui, alors que l’étau commence à se desserrer en termes de protocole sanitaire, Atlantide est un des premiers grands festivals à accueillir le public.

Jusqu’au 27 février, ce ne sont pas moins de 60 auteurs de 20 nationalités différentes qui échangeront avec les nombreux visiteurs leurs « points de vue littéraires et artistiques sur les grands enjeux de nos sociétés contemporaines ».

Colonisation

« Déjà cinq ans depuis mon coup d’Etat ! », plaisante l’auteur Alain Mabanckou à propos du fait d’être devenu directeur artistique du festival. Au fil des années, ce dernier a clairement apposé sa marque.

Pour cette édition, il sera beaucoup question de colonisation, et donc de décolonisation. Plusieurs discussions auront lieu autour de l’ouvrage collectif à paraître, « Colonisation et propagande, le pouvoir de l’image », écrit notamment par Pascal Blanchard et Alain Mabanckou.

Cette édition marque aussi la volonté d’apporter cette discussion dans les quartiers de Nantes, où les populations sont directement concernées par ces questions de colonialisme, d’inégalités, d’identité et de la construction collective d’une France.

Rencontres et liberté d’expression

Le pouvoir de la littérature sera au cœur de la « leçon inaugurale » qui sera prononcée par le lauréat du prix Goncourt 2021 Mohamed Mbougar sarr. Le pouvoir de créer des rencontres. Des auteurs avec le public, mais également des auteurs entre eux pour discuter et mettre des mots sur les maux de nos sociétés.

Comme depuis quelques années, le samedi (26 février) aura lieu la soirée contre la censure. Des auteurs y lisent des œuvres d’autres auteurs censurés, parfois même prisonniers. Le but de cette soirée étant de braquer les projecteurs intellectuels sur ces écrivains et d’œuvrer pour la liberté d’expression.

Cette année, la soirée est dédiée à l’avocate syrienne et militante des droits de l’homme Razan Zaitouneh, portée disparue depuis le 9 décembre 2013.