Femmes ingénieures : Le Maghreb au top mondial, l’OCDE au flop !

 Femmes ingénieures : Le Maghreb au top mondial, l’OCDE au flop !

Le Girl Power maghrébin fonctionne ! En plus, dans un domaine (l’ingénierie) qui n’est pas le plus facile ! En effet, les trois pays du Maghreb dépassent largement les pays européens et occidentaux pour ce qui est du taux de femmes ingénieures.

Les esprits chafouins et autres experts télévisuels du voile aiment à penser la femme maghrébine contrite dans sa religion et son éducation. Ils ne peuvent l’imaginer diplômée, éduquée ou scientifique. Et pourtant !

Dans un rapport intitulé « La course contre la montre pour un développement plus intelligent », l’Unesco fait apparaitre que les 3 pays du Maghreb ont les plus fortes représentations de femmes parmi les diplômés en ingénierie.

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Plus de 4 femmes sur 10 chez les ingénieurs au Maghreb

Ainsi, l’Algérie « diplôme » presque autant de femmes (48,5%) que d’hommes. La Tunisie atteint le score de 44,2% et le Maroc 42,2%. On est dans la tranche la plus élevée dans le monde. Les chiffres du Maghreb devancent ou côtoient les pays les avancées en la matière (Pérou, Uruguay, Cuba).

La moyenne dans le monde se situe à 28%. Un score qui présage selon les auteurs que « les femmes risquent de rater le coche des emplois de demain. » Une situation qui pourrait selon Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO avoir des conséquences dramatiques. Pour l’ancienne ministre de la culture francais d’origine marocaine, « les femmes doivent savoir qu’elles peuvent exceller dans la science, la technologie… et qu’elles ont le droit de participer au progrès scientifique. »

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L’OCDE loin derrière le Maghreb

D’autant que les scores des pays de l’OCDE sont ridicules par rapport à ceux du Maghreb. Jugez plutôt : 26,1% pour la France, 20,4% pour les Etats-Unis, 19,7% pour le Canada et même 14% pour le Japon. Pas de quoi fanfaronner alors que nous entamons une nouvelle ère industrielle…

Pour ce qui est du Maghreb, l’avancée est à mettre au crédit des 15 dernières années. En effet, on est par exemple passé de 36% à 45,6% pour l’Egypte. Toutefois, il existe encore des freins, notamment quand on regarde le domaine de recherche. Les maghrébines sont attirés par les sciences naturelles ou la santé. Elle vont vers ces voies plus que vers des postes d’ingénierie ou de technologie. Surtout, elles vont très vite être bloquées dans leurs évolutions de carrières. En Algérie, on retrouve ainsi une proportion d’une femme sur 5 au quatrième niveau hiérarchique (directeur de recherche ou professeur titulaire) contre une femme sur deux pour le premier niveau (doctorants ou chercheurs).

Les carrières plus courtes des femmes s’expliquent notamment par l’écart de rémunération selon les genres et la gestion entre vie de travail et vie de famille, qui pénalisent les femmes. Malgré tout, il convient d’encourager ses chiffres qui leur prédisposent un bel avenir.

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