Féminicide en France : un Algérien en fuite condamné à la perpétuité

 Féminicide en France : un Algérien en fuite condamné à la perpétuité

Un homme résidant en Algérie a été condamné à la réclusion à perpétuité par la Cour d’Assises de la Moselle pour un féminicide (illustration). LOIC VENANCE / AFP

Un Algérien, accusé d’avoir assassiné sa femme en France avant de fuir dans son pays, a été condamné à la réclusion à perpétuité par contumace. La victime a subi violences et abus de la part de son mari, qui avait assassiné sa première femme quelques années auparavant.

Un homme âgé de 70 ans, résidant en Algérie, a été condamné le 4 septembre à la réclusion à perpétuité par la Cour d’Assises de la Moselle, en France, pour le meurtre de sa femme. Le procès s’est déroulé par contumace, car l’accusé avait fui en Algérie après avoir commis le crime. La victime, âgée de 53 ans, a été assassinée en septembre 2019, dans la région de Creutzwald, à la frontière franco-allemande.

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Les faits remontent au 16 septembre 2019, lorsque le corps de Chafia B. a été découvert dans son appartement à Creutzwald, en Moselle, baignant dans une mare de sang. Elle avait été mortellement poignardée à la gorge à deux reprises. Chafia B., qui était professeure de mathématiques en Algérie, avait épousé Djilali B. en 2015 avant de le suivre en France. Cependant, elle aurait vécu quatre années de mariage tumultueux avant sa mort, selon les déclarations de la procureure de la République.

L’enquête et le procès ont révélé que la victime avait enduré de nombreuses souffrances avant sa mort. Les témoignages de voisins et d’amis ont révélé qu’elle était régulièrement battue et qu’elle subissait des viols quotidiens de la part de son mari, dans le but de la déshonorer.

 

Il avait déjà tué sa première femme

La victime craignait de quitter son mari, car elle se trouvait en situation irrégulière en France. Elle attendait avec impatience l’obtention d’un titre de séjour prévue pour le 19 septembre, des documents qu’elle espérait depuis longtemps et qui ont malheureusement signé son destin tragique, selon le ministère public.

L’accusé, Djilali B., a prétendu avoir commis le meurtre en raison d’une « infidélité imaginaire » et par crainte d’être abandonné. Les faits ont eu lieu entre le 13 et le 16 septembre 2019, lorsque Djilali B. a poignardé sa femme pendant son sommeil à leur domicile, avant de fuir en Algérie avec son fils de 15 ans, issu de son premier mariage.

Sa première femme avait également été tuée par ce septuagénaire en Algérie quelques années auparavant. En mars 2017, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Mostaganem à 7 ans de prison pour des violences ayant entraîné la mort de sa première épouse sans intention de donner la mort.