Le panneau Yasser Arafat vandalisé par une sympathisante de la Ligue de défense juive
Sitôt autorisé, tout de suite vandalisé. Alors que la justice a finalement autorisé lundi 12 février, après 3 ans de bataille judiciaire, la ville de La Seyne-sur-Mer (Var) à baptiser une rue "Yasser-Arafat", le panneau, installé il y a trois ans déjà, vient d’être dégradé.
Une sympathisante de la Ligue de défense juive (LDJ), comme elle s'est définie avec fierté sur les réseaux sociaux, s'est vantée d'avoir recouvert de peinture noire "cet apologie au terrorisme (sic)".
La LDJ est un groupuscule violent d'extrême droite. Sa branche américaine est classée comme organisation terroriste aux États-Unis. En France, la Ligue de défense juive est tolérée, jamais inquiétée par les autorités.
En juin 2015, La Seyne-sur-Mer, commune du Var dirigée par le maire socialiste Marc Vuillemot avait été la première ville de France à avoir baptisé une rue au nom de Yasser Arafat, l'ancien leader palestinien, décédé en novembre 2004, et lauréat du prix Nobel de la paix en 1994.
Quelques jours après cette décision, Jean-Pierre Colin (UDI), le chef de file de la droite à La Seyne-sur-Mer avait déposé une demande d'annulation de la délibération du conseil municipal devant la justice. "Une conjonction de la gauche et du Front national aboutit au vote d'une rue Yasser-Arafat, nationaliste palestinien, terroriste et antisémite notoire", s'agaçait-t-il à l'époque. Le conseiller municipal d'opposition parlait alors d'une "agression" qui ne présentait pas selon lui "un bon exemple à donner dans le contexte actuel".
Le maire socialiste justifiait son choix, en expliquant qu'"il y a aussi une rue Yitzhak-Rabin dans le quartier", ajoutant railleur : "Que je sache, les deux hommes ont reçu le prix Nobel de la paix ensemble ! Après, je ne suis pas allé mesurer les deux voies pour savoir laquelle était la plus grande…"
Nadir Dendoune
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