Fadelha Benammar-Koly, l’accès à la culture pour tous

 Fadelha Benammar-Koly, l’accès à la culture pour tous

Fadelha Bennamar Koly au musée de Lodève (34)

Fadelha Benammar-Koly a patiemment construit avec Habib Dechraoui, le plus grand festival de culture du monde arabe en Europe, le Festival Arabesques. Son credo : l’accès à la culture et la mise en valeur de ce patrimoine en France. Une vocation qu’elle mène aussi en tant qu’adjointe aux musées dans sa ville natale de Lodève (Hérault).

Fadelha Benammar-Koly a un don : celui de vous faire croire en vos rêves. Cette meneuse née ne se laisse jamais abattre et pousse les autres dans leurs meilleurs dispositions. Et son cheval de bataille reste la culture sous toutes ses formes. Pour elle, rien n’est impossible, tant que le collectif joue à l’unisson.

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Un festival débuté il y a 20 ans sur une feuille A4

Elle se rappelle d’ailleurs comment le festival Arabesques a commencé : « C’est un projet dont Habib Dechraoui m’a parlé il y a 20 ans, indique Fadelha Benammar-Koly. Je me souviens encore qu’il tenait sur une feuille A4. C’est né aussi d’une bande de copains pour faire quelque chose pour la culture du monde arabe et découvrir toutes ses richesses. »

Il y a 15 ans, débutait ainsi l’aventure Arabesques, qui dorénavant s’étalent sur deux semaines et comprend autant de la musique, des contes, des expositions, du cinéma, etc… Bien que « ne regardant pas trop dans le rétroviseur« , la présidente d’Uni’sons n’oublie pas que « dés le départ, la programmation a été de qualité. C’est ce qui a permis à Arabesques de devenir le plus grand festival de culture arabe en Europe. Il y a de plus en plus de bénévoles et nos enfants sont contents de venir sur le festival dorénavant. »

La native de Lodève, un village rural à une cinquantaine de kilomètres de Montpellier, est convaincue que l’action peut permettre d’avancer sur le terrain culturel. Après des études de langues et d’AES, elle voue son énergie à mélanger action sociale et culturelle. « Elles sont intimement liées, explique Fadelha Benammar-Koly. On est là pour dire que la culture n’est pas pour eux, qu’ils se trompent. La culture appartient à tous et nous en faisons partie aussi. On essaye d’attiser leur curiosité et de faire tomber ses barrières mentales. »

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La culture comme une médiation de personne à personne

Le travail qu’elle accomplit à Montpellier ne l’empêche pas de s’investir aussi dans son village natal. Une situation où elle trouve des similitudes. « A Montpellier comme à Lodève, on vit une forme d’isolement. Même si je suis issu de la culture arabe, j’aime la culture en général.  » Cette volonté de s’impliquer l’a menée à rejoindre la liste de Gaëlle Lévêque dans sa commune. « C’est une ville qui m’a vu grandir et m’a beaucoup offert. En retour, j’ai envie de donner ce que je sais faire. On se fait une fausse idée des villes rurales. »

Elue et adjointe aux monuments et musées, elle se consacre tout au long de l’année à Lodève. Les demandes des administrés tournent souvent autour de l’emploi et du logement dans une ville plutôt bien pourvu en services publics, à l’exception du transport.

Le coup de coeur de l’adjointe va particulièrement un monument aux morts, non loin de l’Hôtel de Ville, oeuvre du sculpteur Paul Dardé. « La qualité de vie ici est indéniable, comme l’affirme Fadelha Benammar-Koly. Mais nous vivons  la même chose que les habitants de cité. Nous sommes isolés et le plus important est d’établir un travail de médiation, qui passe par personne à personne. »

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Se revendiquant comme une personne aux « origines multiples« , elle se dit avant tout lodévoise et travaille particulièrement au Musée de Lodève. « C’est une ville à taille humaine. On se voit au quotidien. Je suis vraiment attaché à ma ville. Je l’aime et j’espère pouvoir contribuer à son développement. » Que ce soit dans sa vie associative, politique ou familiale, Fadelha Benammar-Koly reste persuadée que la culture reste une richesse qu’il faut partager et donner à aimer.