Face à la pénurie de personnel, l’hôtellerie française recrute en Tunisie
En manque de bras, l’hôtellerie française décide de recruter en Tunisie. Le retour à la normale post-covid n’a pas vu affluer les candidats hexagonaux dans les bars et restaurants. Face au rebond de son activité, le secteur doit donc trouver ailleurs de nouveaux employés. Pays touristique au personnel expérimenté, ce pays du Maghreb sera le réservoir du tourisme français.
L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), principal syndicat patronal de la branche, cherche à recruter tous azimuts. Il s’apprête ainsi à signer une convention avec le gouvernement tunisien pour faciliter la venue de jeunes de Tunisie à partir de 2023.
Alors que ce pays s’enfonce peine à retrouver son niveau de fréquentation pré-covid, des milliers de jeunes pourront partir travailler comme saisonniers en France. Une autre convention, avec le Maroc, devrait suivre.
La situation n’est pas nouvelle dans l’Hexagone. Le secteur était déjà en « tension permanente depuis des années » explique Thierry Grégoire, président de l’UMIH-saisonniers. Il a ensuite perdu un grand nombre d’effectifs pendant la crise sanitaire. De plus, « Pôle emploi a un stock très faible de demandeurs d’emploi » cherchant du travail dans l’hôtellerie-restauration.
Saisonniers de Tunisie et du Maroc déjà nombreux dans l’agriculture
Le secteur a donc décidé d’imiter certaines filières agricoles. Producteurs de clémentines, fraises, cerises ou encore raisins sont déjà très dépendants de la main-d’œuvre étrangère, notamment maghrébine. Depuis plusieurs années, l’Aneti, l’équivalent de Pôle emploi en Tunisie, travaille sur des mobilités de salariés saisonniers tunisiens avec le monde agricole et la FNSEA. Elle permet à l’agriculture française de compléter ses besoins des entreprises lorsqu’il y a des carences.
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Dans le cadre de la convention que le syndicat de l’hôtellerie veut signer en juin en Tunisie, l’organisation mettra en relation l’Aneti et les entreprises françaises souhaitant recruter des saisonniers tunisiens. Les contrats auront une durée de cinq mois maximum.
Mais, ce dispositif « restera très marginal », car « la priorité reste d’embaucher des demandeurs d’emploi en France », assure l’UMIH. Les employeurs paieront les travailleurs selon les grilles de salaires de la branche hôtellerie-restauration en France. Ils devront également pouvoir loger ces salariés, qui déposeront leur candidature sur la plate-forme de recrutement HCR-Emploi créée par l’UMIH.