Expulsions : la France menace de réduire le nombre de visas au Maghreb

 Expulsions : la France menace de réduire le nombre de visas au Maghreb

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin Photo de JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP via Getty Images

La France envisage désormais de restreindre de manière « ciblée » le nombre de visas attribués pour les pays réticents à reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière soupçonnés de radicalisation. 

Cette question avait été abordée par Gérald Darmanin au cours de sa tournée récente dans les pays du Maghreb, et dans un contexte où le Président Emmanuel Macron pense l’intérêt à refonder l’espace Schengen pour mieux protéger ses frontières communes. Elle porterait sur la réduction du nombre de visas accordés notamment aux responsables politiques et économiques de ces pays.

Un des leviers qu’Emmanuel Macron et Gérald Darmanin envisagent

Lors de l’émission « Le Grand Rendez-vous » sur Europe 1, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, a annoncé que l’exécutif envisageait une réduction « ciblée » du nombre de visas attribués aux pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière et soupçonnés de radicalisation en France. 

« Il faut dire à ces pays qu’ils doivent reprendre les personnes qui sont identifiées comme leurs ressortissants », a-t-il déclaré avant de préciser : « Nous avons des leviers pour le faire, par exemple les visas […] en ciblant des responsables politiques, des responsables économiques. Oui, c’est un des leviers que le Président de la République, que le ministre de l’Intérieur envisagent. »

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Un décision qui doit être concertée avec les pays de l’UE

En tournée dernièrement au Maroc, en Tunisie et en Algérie, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a présenté aux pays du Maghreb une liste de ressortissants en situation irrégulière et soupçonnés de radicalisation, que la France souhaite expulser. Clément Beaune a insisté sur la nécessité d’une action concertée avec les autres pays européens, notamment de l’espace Schengen, pour une meilleure efficacité.

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« A un moment il faut être concret, efficace […] On respecte nos partenaires mais en Européens, avec nos partenaires européens, on doit mettre cette pression », a-t-il déclaré. « Là aussi il faut sortir de la naïveté, il faut passer par une action européenne parce que nous sommes plus forts dans ces pressions », a-t-il souligné.

Un sujet délicat et controversé

Selon Gérald Darmanin, la France compte 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour « radicalisation », dont une soixantaine de Tunisiens, autant de Marocains et un peu plus d’Algériens. Le ministre français de l’Intérieur a fait de leur expulsion une priorité.

Le sujet fait polémique dans les pays concernés, notamment en Tunisie où la possibilité d’un retour au pays de Tunisiens ayant rejoint des groupes djihadistes en Syrie avait déclenché des manifestations hostiles en 2016 .

Ces prises de positions font suite aux récents attentats terroristes qui ont secoué la France. 

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