Yves Saint-Laurent, doublement immortel

 Yves Saint-Laurent, doublement immortel

crédit photos : Pierre Bergé Luc Castel- Fondation Jardin Majorelle © Nicolas Mathéus Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent


A Paris, où il a bâti sa carrière, et à Marrakech, qui l’a beaucoup inspiré, s’ouvrent quasi simultanément deux nouveaux musées consacrés à l’œuvre du couturier français. 


“J’aimerais que dans cent ans, on étudie mes œuvres, mes ­dessins”, confiait Yves Saint Laurent en 1992. Plus de vingt ans plus tard, son vœu est exaucé avec l’inauguration de deux musées qui lui sont consacrés.



Dans l’antre du maestro


Le premier a ouvert le 3 octobre à Paris, au 5, avenue Marceau, dans l’hôtel particulier qui lui servit d’abord d’atelier, puis de siège pour la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent. Le ­visiteur a donc le privilège de se glisser dans le studio où ce créateur de génie a travaillé. Ses lunettes, ses feutres, ses crayons et ses gris-gris sont disposés sur son bureau, donnant l’impression que le couturier n’est pas bien loin.


Lors de ce parcours inaugural, on admire une cinquantaine de modèles. Place d’abord aux “exotiques”, de couleurs vives, inspirés par les “voyages immobiles” du maestro, qui l’ont mené au Maroc, en Russie ou en Espagne. Cette exposition ­rétrospective inclut aussi de nombreux accessoires, des bijoux notamment, des photos, des croquis et quelques vidéos.



Marrakech pour ses couleurs et ses odeurs


A une quinzaine de jours d’intervalle, un autre musée, également consacré au grand couturier français, ouvrait à Marrakech, à proximité du fameux Jardin Majorelle, rue Yves Saint Laurent, justement. Car le Maroc a eu une grande influence sur son travail et sur ses couleurs. “Lorsqu’Yves Saint Laurent découvrit Marrakech en 1966, ce fut un tel choc qu’il décida tout de suite d’y acheter une maison et d’y revenir régulièrement. Il est donc parfaitement naturel, cinquante ans après, d’y construire un musée consacré à son œuvre qui doit tant à ce pays”, écrivait Pierre Bergé, son compagnon et cofondateur de la maison de couture, ­décédé un mois avant l’inauguration des deux musées. Pas de hasard si, deux fois par an, le maestro séjournait pendant quinze jours à Marrakech pour dessiner sa collection haute couture. “Il ne sortait pas beaucoup et passait beaucoup de temps à se promener dans son jardin. Les couleurs et les odeurs lui rappelaient évidemment celles de son Algérie natale, où il avait passé une enfance ­heureuse”, souligne Christine Alaoui, mère de la photograhe Leïla Alaoui, qui a bien connu YSL.


Le musée marrakchi abrite les pièces “signature” du couturier : de la robe Mondrian au smoking, en passant par la saharienne et le burnous. Plus qu’une institution muséale, ce lieu a été conçu comme un centre culturel avec un auditorium, une bibliothèque et une salle d’exposition temporaire. Une nouvelle escale incontournable et une raison de plus pour se rendre à Marrakech.


MAGAZINE NOVEMBRE 2017


 


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