Exposition sur Léopold Sédar Senghor au Musée du quai Branly
Le musée du quai Branly Jacques Chirac déclare ouverte une exposition dédiée au premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, sur le thème « Senghor et les arts ».
Mardi 7 février, le Musée du quai Branly Jacques Chirac a inauguré une exposition qui rend hommage au poète et premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor (1906-2001). Homme de lettres, auteur engagé qui a exploré et défendu la notion de « négritude ».
Vingt-deux ans après sa mort, la France lui rend enfin un hommage appuyé ainsi qu’à sa diplomatie culturelle que l’ancien président a lancée, au lendemain de l’indépendance, en 1960. Cette exposition rappelle qui était cet homme sensible et singulier, chantre de la négritude et amoureux de la langue française.
L’exposition d’une durée de neuf mois, du 7 février au 19 novembre, va permettre à cet établissement public français de « présenter » et d’« interroger la politique culturelle de Léopold Sédar Senghor », de « construire une sorte de manuel de la pensée senghorienne constitué d’essais, de textes d’archives, d’interviews, de photographies inédites et de reproductions d’œuvres d’art qui ont accompagné la vie et l’œuvre de Senghor ».
L’expo revient sur la politique et la diplomatie culturelles du Sénégal aux premières années de l’indépendance, ses réalisations majeures dans le domaine des arts plastiques et des arts vivants, affirme le musée du quai Branly dans un document. Selon le texte, Léopold Sédar Senghor a manifesté l’espoir d’unir les traditions et d’engager « le dialogue des cultures » à travers le concept du « métissage culturel ».
« L’art africain est une source jaillissante qui ne tarit pas »
En 1966, le poète-chef d’État déclarait qu’« il ne s’agit pas seulement de défendre l’art nègre du passé », mais surtout de montrer que l’art africain est « une source jaillissante qui ne tarit pas ».
Le musée du quai Branly Jacques Chirac estime qu’« en réinventant et en désoccidentalisant la notion d’universel », l’intellectuel et homme d’État sénégalais affirme le rôle de l’Afrique dans l’écriture de l’histoire universelle.
Senghor, qui a eu l’initiative d’organiser la première édition du Festival mondial des arts nègres, en avril 1966, à Dakar, a aussi fait construire de nombreuses infrastructures dédiées aux arts et à la culture dans son pays. A l’instar du Théâtre national Daniel-Sorano, inauguré en 1965, et des Manufactures sénégalaises des arts décoratifs (MSAD) de Thiès (ouest).
L’exposition a été réalisée avec le soutien du mécène français Marc Ladreit de Lacharrière. Elle est dirigée par trois commissaires, dont le Sénégalais Mamadou Diouf, professeur d’études africaines et d’histoire à l’université Columbia aux États-Unis.
Senghor est l’un des pères fondateurs de la francophonie. Et, premier africain à siéger à l’Académie française. La vie et l’œuvre du poète-président sont retracées à travers des documents, photos, tableaux et dessins. L’exposition, riche en thèmes et en supports, se tiendra jusqu’au 19 novembre 2023.
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