Evacuation de migrants place de la République : peu de solutions

 Evacuation de migrants place de la République : peu de solutions

Suite à l’évacuation des migrants de la place de la République, le 23-11-2020, les collectifs de Sans-papiers de la région parisienne, Utopia 56, Solidarité migrants Wilson et la Marche des solidarités organisaient, le 24-11-2020 un rassemblement sur la Place de la République. FIORA GARENZI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Deux semaines après l’évacuation musclée de migrants de la place de la République (Paris), les associations estiment que les mises à l’abri sont toujours insuffisantes.

 

Action insuffisante

« Certaines images de la dispersion du campement illicite de migrants place de la République sont choquantes ». C’est la déclaration faite par Gérald Darmanin après l’évacuation musclée de personnes migrantes place de la République.

Place de la République, le 23 novembre, au soir. Aidés par plusieurs associations, environ 450 exilés posaient leur tente au pied de la statue de la République. Objectif : dénoncer leur précarité. Une heure plus tard, la police les déloge.

Dès le 26 novembre, le ministère de l’Intérieur annonçait que 394 personnes avaient été hébergées, depuis le 24 novembre. Suite à l’évacuation des migrants de la place de la République. « Cette mise à l’abri, bien qu’elle soit un premier pas, est insuffisante (…) Il reste en effet environ 400 exilés dehors dans le nord de Paris ». C’est ce qu’avait déclaré l’association Utopia 56, dans un communiqué ce week-end (5 décembre).

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Fin des hébergements ?

Suite à l’évacuation de la place de la République, G. Darmanin mettait en avant, pour les hébergements de migrants, la « mobilisation de structures hôtelières qui étaient inoccupées, en raison de la crise sanitaire, ou aménagement de structures d’hébergement collectif, de type gymnase ». Et ce, dans le respect des mesures sanitaires élaborées par l’ARS. Les associations craignent pourtant que ces hébergements prennent fin très bientôt. « Plusieurs personnes nous signalent qu’on les mettra à la rue le 15 décembre, date de fin du confinement », indique Utopia 56.

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Cellule de coordination

« A l’heure actuelle aucun dispositif de premier accueil ne semble se dessiner », selon Utopia 56. L’association déplore que les primo-arrivants en France soient « toujours contraints de passer plusieurs semaines dehors avant d’obtenir un hébergement ». Les associations sur le terrain ne semblent pas voir les effets des changements prévus par le gouvernement. Le 26 novembre, Marlène Schiappa1 et Emmanuelle Wargon2 annonçaient la création d’une cellule de coordination, organisée autour du préfet d’Île-de-France. Cette cellule devait « à la fois gérer l’urgence et travailler sur la fluidité des parcours ».

  1. Marlène Schiappa : Ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté
  2. Emmanuelle Wargon : Ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement