Migration : la société civile franco-allemande s’empare du sujet
L’amitié franco-allemande pourrait-elle être le socle du travail d’accueil des migrants en Europe ? C’est en tout cas le but avoué de la « Déclaration de Paris ».
Accueil
A l’heure où les Etats-membres de l’Europe ont montré leur incapacité, et parfois même, leur manque de volonté à travailler ensemble dans le sens d’un accueil digne des personnes migrantes, des associations françaises et allemandes ont décidé de relever ce défi ensemble.
Ce sont donc des membres de la société civile, travaillant quotidiennement à l’accueil des migrants, qui espèrent faire entendre leurs voix et devenir une alternative crédible à une politique migratoire européenne progressant, au fil des années, vers le repli sur soi.
Une vraie politique d’asile
C’est à l’issue d’un colloque sur l’asile et la migration organisé conjointement par France Terre d’Asile et la Fondation Heinrich Böll (France), les 6 et 7 mars derniers, que 11 organisations françaises et allemandes ont adopté la « Déclaration de Paris ».
Pour ces derniers, les acteurs de la société civile doivent prendre les initiatives que les gouvernements ne veulent prendre en faveur de l’accueil des migrants. Des gouvernements dont la politique migratoire est dictée par « la situation politique interne et leurs intérêts nationaux, motivés par un débat public émotionnel et partial » et la priorité est de « renforcer la surveillance et le contrôle des frontières extérieures et se défausser sur des pays tiers, des pays de transit et des pays d'origine » selon les signataires de la déclaration.
Pour ces derniers, la solution pour un accueil digne passe par une « politique d'intégration qui donne les moyens et les ressources nécessaires à sa mise en œuvre ».
Réseau
Pointant du doigt une certaine « responsabilité de l’Europe dans les causes d’exil », les signataires de la Déclaration de Paris entendent œuvrer conjointement, échanger des idées, mutualiser les recherches et résultats d’experts « afin de constituer, sur cette base, un réseau commun ».
Des moyens en commun pour des buts communs parmi lesquels « le respect inconditionnel du principe de non-refoulement » (Convention de Genève), « la non-criminalisation des acteurs de la société civile qui viennent en aide aux migrants », ou encore « la priorité au sauvetage en mer et à l'accueil immédiat des personnes secourues ».
Autant de choses paraissant évidentes mais qui ne sont pourtant pas toujours respectées à l’heure actuelle, en Europe…