Libye : une nouvelle mission pour faire respecter l’embargo sur les armes

 Libye : une nouvelle mission pour faire respecter l’embargo sur les armes


Même en pleine crise sanitaire, l’Europe ne s’arrête pas de fonctionner. Le 31 mars, le Conseil de l’Union européenne a décidé le lancement de l’opération EUNAVFOR MED IRINI pour surveiller l’embargo des Nations Unies sur les armes vers la Libye. L’UE souhaite contribuer de cette manière à apaiser un pays en proie à une guerre civile qui s’éternise.


« L’Union européenne intensifie ses efforts pour faire respecter l’embargo sur les armes imposé par les Nations Unies à la Libye, contribuant ainsi au processus de paix dans le pays, par le lancement d’une nouvelle opération militaire PSDC (Politique de sécurité et de défense commune) en Méditerranée », indique dans un communiqué le Conseil européen.


Cette opération, baptisée Irini (« paix » en grec), succède à l’opération Sophia déployée depuis 2015 en Méditerranée. Pourtant, contrairement à cette dernière, Irini n’a pas pour principal objectif de lutter contre l’immigration irrégulière, mais doit se concentrer sur « la mise en œuvre de l’embargo sur les armes imposé par l’ONU en utilisant des moyens aériens, satellites et maritimes ».


Concernant la crise libyenne, « la diplomatie ne peut réussir que si elle est appuyée par l’action », estime Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui espère que ce contrôle sur les livraisons d’armes aux belligérants accélérera le processus de résolution politique du conflit. Les navires européens, qui se déploieront principalement en Méditerranée orientale, auront un mandat pour inspecter les bateaux soupçonnés de transporter des armes ou du matériel pouvant servir dans le conflit.


Même si le contrôle des routes migratoires ne fait pas partie des objectifs principaux de la nouvelle mission, celle-ci est néanmoins chargée de « contribuer à la perturbation du modèle économique des réseaux de trafic et de traite d’êtres humains » et de « renforcer les capacités (…) des garde-côtes et de la marine libyens aux tâches d’application de la loi en mer ».


Or, les témoignages relatant les exactions des garde-côtes libyens à l’encontre des personnes tentant la traversée vers l’Europe se multiplient. À tel point que la France a ainsi décidé d’annuler fin 2019 une livraison de matériel, alors que plusieurs ONG estimaient que cette livraison « aurait fait de la France la complice officielle des crimes commis sur les personnes migrantes et réfugiées en Libye ».


La mission sera commandée par le contre-amiral italien Fabio Agostini et aura son quartier général sera situé à Rome, en Italie. Mais, devant le refus de l’Italie d’accueillir les migrants éventuellement interceptés, ceux-ci seront débarqués dans des ports grecs.