Europe. Covid-19 : des pratiques policières discriminantes

 Europe. Covid-19 : des pratiques policières discriminantes

Illustration – Opération d’expulsion d’une famille de migrants par la police dans la ville de Vintimille

Dans un rapport, Amnesty International dénonce l’impact disproportionné des mesures de confinement en Europe sur les « personnes racisées ».

 

Police en Europe

Hier (24 juin), Amnesty International publiait le Rapport « Police et pandémie ». L’ONG a observé la façon dont les gouvernements européens ont appliqué leurs mesures pour lutter contre le Covid-19. Il en ressort des « préoccupations systémiques » concernant « le racisme institutionnel » et « la discrimination dans le cadre du maintien de l’ordre ». La mise en œuvre des mesures de confinement a eu un « impact disproportionné sur des personnes et des groupes racisés ». Dans toute l’Europe, le rapport recense « plusieurs cas d’usage illégal de la force par des agents des forces de l’ordre pour imposer les mesures de confinement à des personnes n’ayant pourtant pas opposé de résistance ».

 

Racisme institutionnel ?

Concernant les discriminations, pour Amnesty International, les pratiques policières sont inquiétantes. Selon l’ONG, elles posent même « la question de l’existence d’un racisme institutionnel en Europe ». Le rapport pointe « le profilage discriminatoire, le maintien de l’ordre ciblé, ainsi que l’absence d’enquêtes en bonne et due forme et de réparations en cas de violences discriminatoires de la police ». Les Roms, réfugiés et migrants, notamment, sont très touchés par ces discriminations.

 

Seine-Saint-Denis

Le rapport révèle qu’en France, la Seine-Saint-Denis a été particulièrement visée par les contrôles de police. Département avec « une forte proportion de personnes noires et d’origine nord-africaine », le 93 a subi deux fois plus de contrôles que la moyenne nationale. Pourtant, la préfecture de Seine-Saint-Denis indique que les mesures de confinement ont été aussi bien respectées que dans le reste de la France.

 

Sanctionner

Suite à toutes les constatations du rapport, Amnesty International propose une série de recommandations. Dans le contexte des manifestations mondiales contre les violences policières et les violences racistes, l’ONG rappelle l’importance d’appliquer des mesures disciplinaires à l’encontre des auteurs de tels actes. Parmi les recommandations, Amnesty demande « d’interdire explicitement la discrimination, y compris les contrôles d’identité discriminatoires, dans les textes législatifs relatifs à la police et à la lutte contre la discrimination ». L’ONG souligne également la nécessité de « garantir que des enquêtes impartiales et approfondies ». Une position qui conforte ce que demandent de nombreuses familles de victimes de violences policières (Famille Traoré, famille Dieng…) en France depuis plusieurs années.