Binationaux : Le « sale » jeu des Pays-Bas
Quand on pense ouverture d'esprit et liberté totale en Europe, on pense Pays-Bas. Seulement, le pays des tulipes a bien changé depuis la mort de Théo Van Gogh. Du récent rapatriement de leurs nationaux de souche en priorité depuis le Royaume du Maroc à leur "égoïsme" sur les aides européennes, les Pays-Bas posent des questions sur leur tolérance légendaire.
La politique des Pays-Bas provoque énormèment de mécontents ces derniers temps. Le dernier en date est le ministre marocain des Affaires Etrangères qui s'en est pris au pays des tulipes. En effet, devant la commission parlementaire sur les conditions de déroulement des rapatriements d'étrangers, Nasser Bourita a parlé "d'opportunisme politique." Il a précisé que le Maroc n'était pas contre le principe d'un retour de ses ressortissants dans leurs pays de résidence.
Les Pays-Bas ont été très à cheval sur les rapatriements. Ils ont donné la priorité à leurs nationaux de souche avant de commencer à s'intéresser aux Marocains détenteurs de la double nationalité. "Les Pays-Bas ont dés le départ affiché une attitude contraire et discriminatoire à l'égard des marocains détenteurs de la double nationalité, avant de vouloir se poser en défenseur de leurs droits auprès de l'Etat marocain."
Même si plusieurs situations semblent encore bloquées (comme nous l'avons évoqués pour les touristes français ou les MRE), le ministre a annoncé que le Royaume veille à faciliter le rapatriement des étrangers bloqués sur son territoire et a répondu favorablement aux demandes formulées par plusieurs pays.
Un "paradis fiscal" qui donne des leçons à l'Europe
Et le ministre marocain n'est pas le seul à être en rogne contre le Royaume des Pays-Bas. Un bon nombre de pays européens (notamment du Sud) ont peu goûté "l'égoïsme", le "manque d'empathie". Le neen (non en néerlandais, ndlr) absolu à toute aide a été très mal vécue.
Le libéral du VVD qui a été dans une dizaine de gouvernements précédents, Mark Rutte est apparu comme intransigeant à toute demande. Il faut dire que les Pays-Bas s'en sortent mieux que les autres pays européens avec un budget excédentaire en 2019 de 1,7% du PIB. Grâce à leur politique de "tolérance" vis à vis des multinationales, le pays s'est même vu inscrire sur la liste des paradis fiscaux de l'Union Européenne par le Parlement européen, l'année dernière. Pour le premier ministre italien, on parle d'un manque à gagner de 10 milliards d'euros par an.
Des bisbilles politiciennes derrière ces positions
Pour saisir l'intransigeance de Mark Rutte et de son gouvernement, il convient de comprendre la réalité de son gouvernement. En effet, le libéral centre-droit, vieux briscard de la politique néerlandaise, est bien apprécié pour sa gestion de crise, malgré les 4000 décès, les 10000 hospitalisations et les 34842 cas, ce qui rapporté au pays, représente beaucoup ! Il parle même de déconfinement plus rapide alors que la crise sanitaire n'est pas encore finie.
Seulement Mark Rutte a dans son gouvernement le Forum pour la démocratie (FVD), parti de la droite radicale et antieuropéenne, qui a gagné des élections locales en 2019. Le FVD a même réussi à imposer le tempo au gouvernement et a fait oublier le parti d'extrême droite PVV et son leader Geert Wilders. Alors que des élections générales se profilent en mars 2021, Mark Rutte essaie d'être plus à droite que son parti de coalition pour ne pas se faire doubler… Jusqu'où ?
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