Une athlète olympique américaine voilée bloquée à la douane à cause du décret anti-immigration
L'Amérique de Trump risque de ressembler de plus en plus à ça ! Ibtihaj Muhammad est Américaine. Elle est musulmane et porte un voile. Elle est athlète de très haut niveau. Elle a représenté les États-Unis aux jeux olympiques de Rio, y a remporté une médaille, a même été élue parmi les personnalités les plus influentes au monde par le magazine Time. Mais rien n'y fait : il y a quelques jours, pendant deux heures durant, elle a été interdite de pénétrer sur le sol américain.
Ibtihaj Muhammad continue de subir le racisme et les discriminations auxquelles les musulmans américains doivent faire face désormais. Enfin, de plus en plus. Depuis que Trump est à la tête de la première puissance mondiale.
Ibtihaj Muhammad a été retenue aux contrôles, aux frontières, alors que le décret anti-immigration signé par Donald Trump – aujourd'hui suspendu – interdisait aux ressortissants de sept pays musulmans de pénétrer sur le territoire américain. Une situation insupportable pour cette athlète.
« J’ai été personnellement retenue à la douane pendant deux heures il y a quelques jours », raconte Ibtihaj Muhammad, dans une interview accordée au site Pop Sugar, ce mardi 7 février. « Je ne sais pas pourquoi. Je ne peux pas vous dire pourquoi cela m’est arrivé à moi, mais je sais que je suis musulmane. J’ai un nom arabe. Et même si je représente l’équipe des USA et que je transporte du matériel olympique, cela ne change pas mon apparence ni la manière dont les gens me perçoivent.»
Ibtihaj Muhammad relate ainsi les deux heures qu’elle a passé, clouée à l’aéroport (elle ne précise pas lequel), ne pouvant pas pénétrer sur le sol américain. « C’était très dur. En tant qu’être humain, ma réponse a été de pleurer parce que j’étais triste, bouleversée, découragée – et simplement déçue. »
Lucide, l'athlète ajoute, consciente de son statut, qu'elle a eu la chance de pouvoir rentrer chez elle, au bout de deux heures, contrairement à d'autres musulmans qui ont passé des dizaines d'heures, voire des jours entiers, à attendre.
Nadir Dendoune