Devant l’AIPAC, Démocrates et Républicains rivalisent pour gagner le vote juif

 Devant l’AIPAC, Démocrates et Républicains rivalisent pour gagner le vote juif

Devant le puissant groupe de pression représentant la communauté juive américaine


La candidate démocrate à la présidentielle américaine Hillary Clinton et son rival républicain Donald Trump se sont affrontés lundi à propos d'Israël devant l’AIPAC, puissant groupe de pression juif américain, faisant de l'alliance avec l'État hébreu un enjeu de la course à la Maison Blanche. Estimée entre 5 et 6 millions de personnes, la communauté juive américaine dispose d’une influence qui dépasse largement ce périmètre. 


 


Trump pour reconnaitre Jérusalem comme capitale d’Israël


Les États-Unis comptent selon diverses estimations entre cinq et six millions de juifs américains, soit la plus grande communauté juive après celle d'Israël, et cet électorat, que l'on dit souvent acquis au camp démocrate, reste déterminant pour tout prétendant à la présidence américaine.


« Oui, nous avons besoin de constance, pas d'un président qui dit qu'il est neutre le lundi, pro-Israël le mardi, et on ne sait pas quoi d'autre le mercredi parce que tout est négociable. (…) La sécurité d'Israël n'est pas négociable », a attaqué Mme Clinton devant la conférence annuelle du groupe de pression pro-israélien Aipac.


Le favori des primaires républicaines Donald Trump a riposté quelques heures plus tard devant le même auditoire de 15 000 personnes : à ses yeux, l'ancienne secrétaire d'État (2009-2013) du président Barack Obama fut une « catastrophe complète » à la tête de la diplomatie américaine. « Quand je serai président, il en sera fini des jours où l'on traitait Israël comme un citoyen de seconde zone », a promis le tonitruant milliardaire, originaire de New York où résident de très nombreux juifs américains.


Il a été particulièrement applaudi lorsqu'il a brisé un tabou sur le conflit israélo-palestinien en s'engageant, s'il est élu, à reconnaître Jérusalem comme capitale de l'État hébreu et à transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à la Ville sainte.


 


Partisans d’une solution à des États


M. Trump a également juré de « démanteler l'accord catastrophique » scellé en juillet entre les grandes puissances et l'Iran sur son programme nucléaire et a accusé M. Obama d'avoir « peut-être été la pire chose qui soit jamais arrivée à Israël ». Ce texte, voulu par le président Obama et son ministre des Affaires étrangères John Kerry, s'est traduit de facto par un dégel américano-iranien, mais a provoqué de vives tensions avec les alliés historiques des États unis, Arabie saoudite et Israël en tête.


Mme Clinton, qui avait contribué à rétablir l'image de l'Amérique au Moyen-Orient après la présidence de George W. Bush, a vanté « des visions différentes du leadership de l'Amérique dans cette région et dans le monde ». Elle a accusé M. Trump d'avoir une « politique étrangère potentielle qui insulte nos amis, ne collabore pas avec eux, qui enhardirait nos adversaires sans les vaincre ».


Alors que son successeur au département d'État, John Kerry, s'était cassé les dents en 2014 sur un accord de paix israélo-palestinien, Mme Clinton a réaffirmé qu'elle voulait une solution à « deux États » et a promis de « poursuivre des négociations directes ». Sans le dire, M. Trump a affiché de fait la même position. À l'instar des administrations américaines successives, il a plaidé lui aussi pour un « accord entre Israéliens et Palestiniens » vers une solution à deux États. « Personne n'est plus pro-Israël que moi. Nous devons protéger Israël », a lancé le favori républicain.


Rached Cherif


(Avec AFP)