Espagne. Brahim Ghali convoqué par un juge d’instruction
C’est un rebondissement qui risque de coûter cher à Brahim Ghali, le malade encombrant pour l’Espagne et l’Algérie. En effet, un juge d’instruction espagnol, Santiago Pedraz Gómez, a émis un mandat d’audition pour Brahim Ghali ainsi que d’autres membres du Polisario pour le 5 mai.
Cette décision demandée par des associations des droits de l’homme fait suite à une plainte déposée par un Sahraoui, naturalisé espagnol, qui accuse le Polisario de torture durant une détention de cinq mois dans les prisons de Tindouf. El Fadel Breika, demande justice pour « enlèvement, détention arbitraire et torture », a indiqué la presse espagnole.
Brahim Ghali a été hospitalisé en Espagne sous un nom d’emprunt, le 21 avril au soir, dans un hôpital de Logroño, non loin de Saragosse, en Espagne. Outre la plainte du dissident Fadel Breika, l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (ASADEDH) a déposé une plainte contre Ghali auprès de l’audience nationale espagnole. La plainte informe le procureur général de l’hospitalisation de Brahim Ghali, à Logroño, précisant qu’il est entré en Espagne avec une fausse identité portant le nom de Mohamed Ben Battouche, de nationalité algérienne afin d’échapper aux poursuites de la justice espagnole.
L’ASADEDH demande l’ouverture d’une enquête ainsi que la coopération de la police. Et ce, à travers la vérification des autorités judiciaires que Mohamed Ben Battouche est effectivement Brahim Ghali. Ce dernier est accusé de détentions illégales, terrorisme et délit contre l’intégrité physique et la vie des personnes, après une plainte déposée en Espagne par l’ASADEDH, en décembre 2007 sous le Nº 2008/01.
Clarté et réactivité
Lors d’un entretien accordé à l’agence de presse EFE, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a condamné la décision prise par l’Espagne d’accueillir Brahim Ghali sur son territoire. Cette action pourrait lourdement affecter les relations entre le Maroc et l’Espagne selon le ministre. Pour le Maroc cette affaire « un test sur la fiabilité et la sincérité de la relation » entre le Maroc et son voisin espagnol. C’est l’occasion de jauger si cette dite sincérité n’est au final qu’un simple « slogan ». Le ministre a également rappelé que de son côté, le Maroc avait refusé d’accueillir des leaders indépendantistes catalans en 2017.
Dans cet entretien Bourita a indiqué que le Maroc se demande si l’Espagne « veut sacrifier sa relation bilatérale » sur l’affaire Brahim Ghali, et attend toujours « une réponse satisfaisante et convaincante » à ce sujet de la part du gouvernement espagnol.
Le ministre marocain a donc souligné que clarté et réactivité seront des éléments essentiels, dans les jours à venir, afin de mener un dialogue digne de l’histoire des relations qui rassemblent les deux pays et ce à commencer donc par des réponses aux questions soulevées en référence à l’hospitalisation du leader du Polisario en Espagne.
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