Eric Zemmour condamné en appel pour ses propos sur CNews

 Eric Zemmour condamné en appel pour ses propos sur CNews

Photo: Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Eric Zemmour écope de 10 000 euros d’amende pour provocation à la haine raciale, après son intervention sur les mineurs isolés, en 2020 sur CNews.

 

La cour d’appel de Paris a confirmé le jugement du 17 janvier 2022 qui avait infligé au polémiste une peine de 100 jours-amende à 100 euros, avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement, pour ses propos sur les mineurs isolés.

Cette condamnation vient sanctionner des déclarations du 29 septembre 2020, lors d’un débat dans l’émission « Face à l’info », sur CNews après un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo.

Eric Zemmour affirmait en parlant des mineurs isolés: « ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent ». « C’est une invasion permanente », « c’est un problème de politique d’immigration », avait-il ajouté.

L’avocat d’Éric Zemmour a annoncé son intention de former un pourvoi en cassation.

 

Victoire

La cour d’appel n’a pas développé ses motivations à l’oral.

En première instance, le tribunal avait jugé que ces propos étaient « particulièrement outrageants et dégradants » et estimé que, « sous couvert de désigner les mineurs isolés », l’ex-journaliste visait des personnes ayant en commun « le seul fait de ne pas appartenir à la Nation française ».

La condamnation à 3 000 euros d’amende du directeur de publication de CNews a elle aussi été confirmée.

De nombreuses associations s’étaient portées parties civiles, dont la LDH, le MRAP, SOS Racisme et la Maison des Potes, qui a salué une « victoire ».

« La justice une nouvelle fois sanctionne Éric Zemmour pour de graves délits d’injures racistes et d’incitation à la haine raciste qui le disqualifient pour exercer un mandat politique dans notre République », a réagi l’association dans un communiqué.

La Maison des Potes a regretté que les juges n’aient pas prononcé de peine d’inéligibilité, « qui constitue la peine véritablement dissuasive pour celui qui sollicite le suffrage universel ».