Urgence climatique : « Il faut une implication globale »
Oui, la Terre est en danger. Oui, nous sommes dans une urgence climatique. Mais non, il n’est pas encore trop tard.
Que reste-t-il de Paris ?
Après plusieurs conférences internationales sur les changements climatiques qui ne s’étaient pas terminées sur des prises de décisions unanimes, la COP 21 de Paris était porteuse d’espoir. Effectivement, un accord unanime avait été trouvé dans la capitale française mais qu’en est-il un peu plus de trois après ?
Six fondations et organisations écologiques de gauche organisent ce soir (20 février) un débat sur l’urgence climatique avec notamment la présence de Valérie Masson-Delmotte, paléo-climatologue, directrice de recherche au CEA et co-présidente du groupe nᵒ 1 du GIEC.
Pour Benoit Monange, directeur de la Fondation de l'écologie politique et animateur du débat, les belles paroles des représentants des Etats présents lors des accords de Paris n’ont pas vraiment été suivies d’actes : « On savait tous que la grande faiblesse au sortir de Paris était le fait que nous étions sur un accord non-contraignant (…) L'accord de Paris donnait une trajectoire, mais sans volonté politique derrière, on n'arrivera pas à aller vers la transition climatique nécessaire ».
C’est possible, mais…
Un point très positif de l’accord de Paris était le fait d’avoir la volonté commune de contenir le réchauffement climatique sous les 2°, et même tendre vers 1,5°. Dans cette optique, un rapport avait été commandé au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
Présenté à Katowice, en décembre dernier lors de la COP 24 en Pologne, le rapport n’est pas des plus optimistes mais confirme que l’objectif de contenir le réchauffement à 1,5° est possible avec des mesures drastiques :
« Le GIEC dit que c'est encore possible mais que la fenêtre est en train de se refermer. Il faut donc une application très rapide, avec scénario contraignant. Diviser par 2 les émissions mondiales d'ici 2030 et une neutralité carbone d'ici 2050 » explique Benoît Monange.
Implication globale
« Il faut une implication globale. Il y a une nécessité de mise en œuvre d'une politique publique ambitieuse (…) Mais aussi des changements de mode de vie au niveau individuel, qui doivent être accompagnés par tout un chacun. Tous ces changements doivent pouvoir se passer en même temps » avertit le directeur de la Fondation de l'écologie politique.
Gouvernements, citoyens, absolument tout le monde doit être concerné pour conserver une chance de sauver la planète. Et malgré ces efforts, le monde sera impacté par le changement climatique, à commencer par le continent africain :
« Les pays qui contribuent le moins au changement climatique, sont les personnes qui vont être les premières impactées par le bouleversement climatique. Même à 1,5° on sait qu'il y aura des chocs importants qui vont entraîner des migrations climatiques, des pertes de récoltes, des baisses de capacités de suffisance alimentaire ».
Débat « Urgence climatique », 20 février à 18h30 à l’espace le « Maltais rouge » (Paris 11e)