Amazonie : Boycott et rassemblements contre la déforestation
La situation en Amazonie est sans précédent. Boycott, rassemblements, des collectifs appellent les citoyens à prendre conscience de l'urgence écologique.
Gilets Verts
Ce soir (3 septembre), un grand rassemblement citoyen pour l'Amazonie, non loin de l'ambassade du Brésil à Paris, est organisé par le collectif des Gilets Verts.
Créé en novembre 2018, dans le sillon de l'émergence des Gilets Jaunes, le collectif en partage la volonté de justice fiscale et sociale mais leur actions sont axées sur l'urgence écologique.
Assez rapidement, les Gilets Verts ont pris très au sérieux ce qu'il se passait en Amazonie : « Concernant l'Amazonie, nous avons percuté très rapidement. Dès le mois d'août, pendant que notre président était au fort de Brégançon sur la plage, l'Amazonie ne faisait pas encore la Une des journaux, en tout cas pas en France » rappelle Stéphane Cuttaïa, coordinateur du collectif des Gilets Verts.
Boycott
Dans une tribune appelant au boycott, publiée sur le site reporterre.net, les Gilets Verts relayaient, fin août, les paroles de Sônia Guajajara, présidente de la Coordination des peuples indigènes du Brésil, datant d'avril dernier :
« Nous demandons aux consommateurs de boycotter les produits issus de l’agrobusiness brésilien, jusqu’à ce que le gouvernement prenne en considération la question des démarcations de terre et des violences contre les indigènes ».
C'est exactement ce qu'ont entrepris les Gilets Verts en dévoilant une liste de toutes les entreprises françaises, européennes et nord-américaines qui ont des liens avec l'agro-industrie au Brésil, la viande bovine et le soja OGM étant deux activités agricoles néfastes pour l'Amazonie.
« En France, il y a Carrefour, Casino, Burger King, Mac Donald's, Nestlé… Après, c'est au consommateur de se positionner » indique le collectif.
Les députés concernés
« Le Président Bolsonaro se trouve assez isolé de son gouvernement, parce que même les multinationales et les milieux de l'agrobusiness commencent à s'inquiéter. Ils ont peur de perdre des parts de marché » affirme Stéphane Cuttaïa.
Le boycott commence à inquiéter du côté du Brésil d'autant que, la semaine dernière, des grandes marques comme The North Face, Vans ou encore Timberland, ont menacé de suspendre l'achat de cuir brésilien.
En France, dimanche (1er août), ce sont 17 ONG et 45 députés qui ont diffusé une tribune, via le Journal du dimanche, pour demander à l'Europe d'interdire l'importation de produits issus de la déforestation en Amazonie.
Dubitatifs
A l'initiative du rassemblement de ce soir, le collectif des Gilets Verts ne sera toutefois pas seul, puisque le collectif unis pour le climat et aussi le mouvement pour écologie populaire et sociale créé cet été, se joindront à l'événement.
L'objectif principal est d'interpeller l'opinion publique. Pour le reste, le coordinateur des Gilets Verts reste très mesuré :
« En ce qui concerne les mesures qui pourraient être prises par le gouvernement, nous sommes assez dubitatifs. Le gouvernement sent certainement qu'auprès du grand public et de la jeunesse, il y a un intérêt croissant pour les questions d'environnement. Est-ce que c'est pour faire bonne figure ou par conviction profonde ? Si des décisions sont prises et vont dans le bon sens, tant mieux ».