Entrée en lice réussie pour Ons Jabeur à Roland-Garros

 Entrée en lice réussie pour Ons Jabeur à Roland-Garros

Après une douche froide lors de l’édition 2022 de Roland-Garros où elle s’était inclinée d’emblée, éliminée au premier tour contre la polonaise Magda Linette (alors modeste 52e mondiale), la championne tunisienne Ons Jabeur (aujourd’hui numéro 7 mondiale) avait à cœur cette année de réaliser à Paris une performance plus en adéquation avec son rang de joueuse établie du top 10 mondial, mais aussi son statut de double finaliste aux deux Grands Chelems Wimbledon et US Open.

En cette journée venteuse, le drapeau tunisien flotte haut sur le prestigieux court central Philippe Chatrier. « C’est la première fois que je gagne sur ce court ! », se félicite Ons Jabeur en fin de rencontre, peut-être le signe de la baraka retrouvée, 12 années après avoir remporté le titre junior à l’âge de 16 ans.

Elle était pourtant confrontée à une affiche piège aujourd’hui mardi 30 mai pour son tour de chauffe inaugural face à la jeune italienne Lucia Bonzetti (24 ans), 65e mondiale, mais survoltée, en confiance tout juste sortie victorieuse de l’édition 2023 du tournoi de Rabat au Maroc il y aune semaine, son premier titre pro sur le circuit WTA.

Premier constat, les rafales de vent sont la cause de nombreuses doubles fautes au service (quatre au total pour la tunisienne), et d’une myriade de fautes directes. Néanmoins Jabeur installe son jeu et fait valoir ses drop shots, une arme redoutable spécialement sur terre battue où elle est injouable quand cela lui réussit. Les joueuses ont beau être prévenues, l’effet de surprise est imparable face à ces amorties acrobatiques, en retour de service notamment, un coup rare sur le circuit moderne, devenu une signature de la tunisienne.

Même effet de surprise pour certains aces en seconde balle de service : plus petite de taille que l’italienne, Jabeur aura réussi 5 aces à 0 dans cette rencontre, un compartiment de jeu qu’elle a perfectionné malgré une première balle en panne au premier set, à peine 50% de réussite.

Tentée par cet état de grâce, la tunisienne va cependant abuser des amorties, souvent trop courtes. « L’art du seul-sabotage ! » s’agacent un temps les spectateurs du live. Jabeur retombe en effet dans ses travers liés visiblement au mental, surtout au moment de boucler le set qu’il était possible de plier 6-2. Après s’être mise en difficulté, un jeu blanc conclura toutefois la première manche où elle se ressaisit juste à temps 6-4. Vaillante, Bronzetti n’a cependant pas démérité cette mini remontada.

 

Une seconde manche qui vire à la démonstration

Plié en 27 petites minutes, il en va autrement du deuxième set : rapidement, les jeux défilent à mesure que Jabeur trouve son rythme de croisière. Elle déroule son jeu, une force tranquille qui voit les compteurs s’affoler : 5-0 à l’heure de jeu. Elle convertit sa deuxième balle de match pour au final remporter la seconde manche 6-1.

Pas épargnée par la malédiction des blessures en début de saison, le manque de compétition pourrait constituer paradoxalement une chance cette année pour Ons Jabeur à Roland. Après une blessure au mollet à Stuttgart et une intervention chirurgicale en février dernier, la tunisienne semble enfin avoir retrouvé son meilleur niveau, elle qui avait raté son entrée en la matière en 2022 sans doute aussi à cause du burnout d’une saison exceptionnelle où elle s’était hissée à la deuxième place du classement WTA mondial. En conférence de presse, elle se dit à présent confiante et espère « au minimum parvenir en quarts de finale ». Elle se rassure aujourd’hui en passant sans encombre ce premier tour.

Avec une supportrice tunisienne en fin de rencontre