Enseignement supérieur : 22 % des personnels victimes de discrimination

 Enseignement supérieur : 22 % des personnels victimes de discrimination

Illustration – STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Une enquête sur les discriminations dans l’enseignement supérieur révèle de premiers résultats surprenants. La Défenseure des droits appelle les établissements à agir.

 

« Aujourd’hui, les premiers résultats de l’enquête ACADISCRI conduite auprès de deux universités fournissent un aperçu de l’ampleur des discriminations dans l’enseignement supérieur », peut-on lire dans cette enquête

Le sujet des discriminations dans l’Enseignement supérieur et de la Recherche n’a fait jusqu’ici l’objet que de très peu d’études. Lancée fin 2018, l’ACADISCRI se veut une enquête approfondie d’un phénomène quasi invisibilisé. Dans ces premiers résultats, deux volets : l’un sur les personnels (enseignants-chercheurs…) et l’autre sur la population étudiante.

Discrimination et sexisme

Pour les besoins de l’enquête, les recherches se sont déroulées dans deux universités dont les noms n’ont pas été révélés. Dans la première étaient étudiées les discriminations vécues par les personnels au cours de l’année 2020. Résultat : 22 % des agents se sont déclarés victimes de ce qu’ils considèrent être une discrimination. 

Dans la seconde université étaient analysées les discriminations et violences sexistes et sexuelles par les étudiants depuis leur entrée dans l’enseignement supérieur. Bilan : « 20 % des étudiantes et 6,9 % des étudiants ont été confrontés à des comportements sexistes ayant une dimension sexuelle (propositions sexuelles sous couvert d’humour, gestes obscènes…) » et « Plus d’une étudiante sur six (…) déclare avoir subi des agressions à caractère sexuel ».

Prévention

« J’appelle les établissements à s’engager pleinement dans des politiques de prévention des discriminations. Il faut aller plus loin que des actions ponctuelles et s’engager dans de véritables politiques antidiscriminatoires », indique Claire Hédon, Défenseure des droits. 

Cette dernière invite également à s’occuper des discriminations liées à l’origine, qui restent « invisibles » dans le secteur de l’enseignement supérieur. 

 

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