Enfants soldats du polisario. Le temps de la reddition des comptes de l’Algérie
L’Algérie « doit rendre des comptes en ce qui concerne l’enrôlement militaire » des enfants par le polisario dans les camps de Tindouf, au sud-ouest algérien, a affirmé, vendredi 29 octobre à New York, l’ambassadeur, Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale.
« L’Algérie assumera sa responsabilité devant l’histoire et devant la communauté internationale. Elle devra rendre des comptes en ce qui concerne l’enrôlement des enfants dans les camps de Tindouf », a déclaré M. Hilale lors d’une conférence de presse, suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2602 prorogeant le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2022.
Avec des preuves à l’appui, M. Hilale a dénoncé « l’exploitation et l’entraînement militaire » des enfants par le polisario sur le territoire algérien. « Ce que font l’Algérie et le polisario est grave », s’est-il indigné.
L’enrôlement militaire des enfants est un crime de guerre, interdit par toutes les conventions et traités internationaux, ainsi que par la Charte des Nations unies, la Charte des droits de l’homme et les pactes des droits politique, économique et social, a rappelé le diplomate.
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Crime de guerre
Cette pratique est également interdite en vertu de la Convention internationale sur les droits de l’enfant de 1989, les principes de Vancouver et les principes de Paris, a-t-il indiqué, ajoutant qu’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité (2601), qui parle des enfants dans les conflits, condamne l’enrôlement militaire des enfants.
M. Hilale a fait également observer que cette même résolution demande aux Etats de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cet enrôlement et protéger les enfants pour leur donner l’éducation dont ils ont besoin.
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« Au lieu de donner aux enfants des stylos, des pinceaux et de leur apprendre à chanter, le polisario leur apprend l’atrocité, l’assassinat » et la façon de manier une kalashnikov ou une machette et « le martyr », tout comme Daech et Al-Qaïda.
« Tout cela se passe dans le territoire d’un Etat membre qui a signé tous les traités, conventions et textes des Nations unies sur les enfants », a souligné l’ambassadeur, relevant que l’Algérie « devra rendre des comptes en ce qui concerne l’enrôlement des enfants dans les camps ».
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Un agenda politique et un exutoire aux problèmes
Pour Omar Hilale l’Algérie a « un agenda politique qu’elle utilise comme exutoire à ses problèmes, alors que le Maroc a une cause nationale sacrée qui soude un peuple et une Monarchie de cinq siècles ».
M. Hilale a également souligné que face à « l’acharnement obsessionnel » de l’Algérie, le Royaume oppose la résilience, la sagesse et la retenue. Il s’agit « d’un acharnement obsessionnel qui relève davantage de la psychiatrie que de la haute politique », a regretté le diplomate.
L’ambassadeur a précisé, dans ce contexte, que l’Algérie « instrumentalise le principe de l’autodétermination à des fins politiques, en pensant qu’elle a le monopole de l’utilisation de ce principe pour faire tout ce qu’elle veut … L’Algérie a fait captation de ce principe et s’est substituée aux Nations unies ».
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L’ambassadeur a fait remarquer que le principe de l’intégrité territoriale est un droit vieux comme l’humanité, celui à l’autodétermination relève du droit positif qui n’a été établi qu’en 1960 en vertu de la résolution 1514, qui consacre aussi le principe de l’intégrité territoriale.
Il a par ailleurs signalé que l’Algérie utilise les camps de Tindouf en tant que “symbole” de l’existence d’un conflit alors que le Maroc « a le Sahara qui se développe », avec une population qui participe à la vie politique, économique, sociale et démocratique.
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« L’Algérie a un proxy, en l’occurrence un groupe séparatiste armé, tandis que le Maroc a une population du Sahara attachée à sa marocanité », a insisté le diplomate. « Le Maroc est fort de cette unité entre le peuple et le Roi ».
De même, l’Algérie « détourne » l’aide humanitaire, avec le polisario, comme en témoignent les rapports du SG de l’ONU, du Haut Commissariat pour les réfugiés, du Programme Alimentaire Mondial, de l’Office européen de Lutte anti fraude et des ONG, a encore relevé l’ambassadeur, ajoutant que de l’autre côté, le Maroc engage des investissements de l’ordre de huit milliards de dollars destinés à des projets socio-économiques et infrastructurels.
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