Enfants à la rue : Michel Barnier également attendu sur les droits de l’enfant

 Enfants à la rue : Michel Barnier également attendu sur les droits de l’enfant

Porte de Saint-Ouen à Paris, le 19 septembre 2015. FRANCOIS GUILLOT / AFP

A peine le nouveau Premier ministre nommé, l’Unicef n’a pas tardé à l’appeler à faire des droits de l’enfant une priorité du prochain gouvernement.

Une semaine après la publication des chiffres effarants du baromètre des enfants à la rue (29 août), l’Unicef profite de la nomination du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, pour l’interpeller, lui et le futur gouvernement. Adeline Hazan, présidente de l’ONG, l’appelle « dès à présent, à faire de l’enfance une priorité absolue de son mandat ».

Cette dernière insiste sur la nécessité et l’urgence de « nommer un ministre de l’Enfance de plein exercice, doté des moyens et de l’autorité nécessaires pour élaborer et conduire une stratégie globale, cohérente et multisectorielle, en faveur de l’enfance ». 

Urgence

La nuit du 19 août, 2043 enfants étaient contraints de dormir dans la rue, selon le baromètre des enfants à la rue (FAS-UNICEF). Parmi eux, 467 avaient moins de trois ans.

Une situation des plus préoccupantes, qui s’aggrave de façon dramatique regrette l’ONG : « Depuis de nombreuses années, nous observons la dégradation des dispositifs de protection sociale, qui continue à générer régulièrement des violations des droits de l’enfant ».

Pascal Brice, président de la Fédération des Acteurs de la solidarité (FAS), pointait lui l’immobilisme du dernier gouvernement : « Vous avez plus de 2 000 enfants dans les rues de ce pays. Il y a eu un engagement pris par le gouvernement en 2022 à les sortir de cette impasse, que nous attendons toujours ».

Prioriser

Suite à la publication des résultats du baromètre des enfants à la rue, Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, appelait déjà le futur gouvernement à s’emparer de cette question, délaissée par l’ancien gouvernement selon lui : « On est face à un gouvernement démissionnaire qui n’a pas fait grand-chose et qui n’a même pas fait semblant de faire quelque chose ».

A la veille des dernières élections législatives anticipées, l’Unicef présentait douze engagements, notamment en faveur d’un meilleur investissement dans la protection de l’enfance et de la préservation des droits des enfants dans la politique migratoire. Les actions du futur gouvernement concernant le respect des droits de l’enfant seront donc scrutées de près.

 

Charly Célinain