Énergie solaire. Le pari gagnant du royaume
Les députés de la Chambre des représentants ont eu droit à un long plaidoyer pour l’énergie solaire de la part de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Avec force détails et exemples, Leila Benali a expliqué aux parlementaires en quoi ce projet novateur lancé en 2019, qui vise à intensifier la transition énergétique et promouvoir activement l’adoption d’énergies renouvelables dans le royaume, est important pour l’avenir du secteur.
Elle a cité l’expérience réussie des mosquées du pays avec l’équipement de pas moins de 3.000 mosquées de solutions solaires. Une démarche innovante qui a conduit à une réduction significative de 40% de leur consommation électrique.
Ces lieux de culte ont été soumis à un appel d’offres qui a spécifiquement ciblé plus de 70 mosquées situées dans des régions clés telles que Beni Mellal, Casablanca, Souss, Rabat et l’Est du pays.
Dans son exposé, Leila Benali a également déroulé d’autres axes stratégiques de son ministère. Parmi ces initiatives, elle a cité un projet dédié à l’optimisation des infrastructures photovoltaïques et un autre axé sur la fourniture d’une assistance technique pour des projets axés sur l’efficacité énergétique. Des initiatives censées optimiser l’éclairage public, entre autres.
En outre, le ministère s’est fixé pour objectif d’améliorer l’efficacité énergétique d’environ 300 entités, qu’elles soient publiques ou privées. Plusieurs de ces structures ont déjà été modernisées, ce qui a entraîné des économies d’énergie substantielles, oscillant entre 30% et 40%.
La ministre a ainsi souligné l’importance cruciale de cette stratégie pour concrétiser la volonté royale en matière de réduction des émissions de CO2 qui ambitionne de jouer un rôle crucial dans la préservation du climat mondial.
Une stratégie qui ne part pas de rien puisque l’énergie solaire est en passe de devenir la première source d’électricité dans le monde dans dix ans selon l’AIE. Ce boom est notamment encouragé par l’innovation en matière de nouvelles technologies.
Si la Chine est aujourd’hui en tête des pays qui concentrent le plus de panneaux photovoltaïques au monde alors que l’Europe peine pour augmenter ses capacités, le Maroc a misé depuis bien longtemps sur le solaire pour dépasser la crise des énergies fossiles.
D’après le dernier rapport (2022) du programme Systèmes photovoltaïques de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le solaire photovoltaïque a dépassé le seuil symbolique du térawatt (TW) de puissance installée dans le monde et suivant le plan « Net zero by 2050 » de l’AIE (qui a pour objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050), le solaire serait en 2030, la première source d’électricité dans le monde.
Une tendance confirmée par la Global electricity review, rendue publique en 2023 par le think tank Ember, qui explique que la quantité d’électricité solaire a connu une hausse de 24% entre 2021 et 2022 après avoir connu des pics depuis 2019.
Pour ne pas être en reste, la Commission européenne avait créé l’année dernière, l’Alliance de l’industrie solaire photovoltaïque, qui ambitionne de mettre en place une chaîne de valeur complète, pour atteindre une capacité de production annuelle de 30 GW d’ici à 2025.
Preuve que l’énergie solaire trône désormais en tête des énergies vertes, même si les marchés sont aujourd’hui imaginés à grande échelle.