Énergie – Houston : Le Maroc à l’honneur au CERAWeek

À Houston, lors du CERAWeek, la ministre Leila Benali a rencontré le secrétaire américain à l’Énergie Chris Wright.
Comme un poisson dans l’eau, Leila Benali semblait ravie de retrouver d’anciennes connaissances à la grande messe du CERAWeek, qui se tient du 10 au 14 mars à Houston, au Texas.
Rien de surprenant : la ministre de la Transition énergétique n’est pas une inconnue dans cet univers. Pour rappel, le prestigieux cabinet CERA, organisateur de l’événement, fut son employeur pendant plusieurs années, avant qu’ARAMCO ne la recrute en 2012.
L’édition de cette année est à la hauteur des défis contemporains, qu’il s’agisse de la sécurité et de l’approvisionnement énergétiques, de la transition énergétique ou encore de l’impact des évolutions politiques et technologiques sur le secteur.
La participation du Maroc revêt une importance particulière, car cet événement rassemble des dirigeants et experts du monde entier afin de réfléchir aux solutions énergétiques de demain, dans un contexte marqué par des mutations politiques, technologiques et géopolitiques majeures.
Le CERAWeek met également en avant « le pouvoir transformateur de l’intelligence artificielle », ainsi que les tensions internationales qui influencent les stratégies des entreprises et la stabilité des marchés énergétiques.
À Houston, Leila Benali a défendu les choix stratégiques du Royaume, alignés sur les orientations royales, dans un domaine qui figure parmi les priorités du pays.
« Le Maroc joue un rôle clé dans la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement mondiales, en tant que corridor énergétique et commercial reliant l’Europe, l’Afrique et le bassin atlantique, facilitant ainsi l’accès de millions de consommateurs à diverses formes d’énergie à des prix abordables », a-t-elle souligné mardi lors de son intervention.
S’exprimant devant un panel de décideurs, parmi lesquels les secrétaires américains à l’Énergie, Chris Wright, et à l’Intérieur, Doug Burgum, ainsi que plusieurs ministres et dirigeants de l’industrie pétrolière et gazière, la ministre a insisté sur l’importance de la connectivité énergétique.
« La construction d’un corridor bi-directionnel entre l’Afrique, l’Europe et le bassin atlantique ne relève pas seulement d’une question de sécurité, mais aussi d’accessibilité pour les populations de notre région », a-t-elle précisé.
Le Corridor atlantique, a-t-elle ajouté, pourrait permettre à 400 millions de consommateurs africains d’accéder à d’autres formes d’énergie tout en générant d’importantes économies d’échelle.
Devant son auditoire, Leila Benali a détaillé les grandes lignes de la stratégie énergétique du Maroc, insistant sur le triptyque fondamental : connectivité, énergies renouvelables et efficacité énergétique.
Dans cette perspective, le Royaume a massivement investi pour renforcer la connectivité et libérer le potentiel économique de l’Afrique de l’Ouest, tout en consolidant son lien avec l’Europe.
Le gazoduc Afrique-Atlantique constitue un élément clé de cette stratégie, non seulement pour l’approvisionnement en gaz, mais aussi pour le transport de l’hydrogène vert.
En marge des travaux du CERAWeek, la ministre a échangé avec son homologue américain de l’Intérieur sur les enjeux de la sécurité énergétique et du secteur minier. Face aux défis pesant sur la sécurité énergétique du Royaume, il est impératif de conjuguer clarté stratégique et efficacité dans l’action.
L’objectif de la transition énergétique marocaine est de garantir en toutes circonstances la souveraineté du pays dans ce domaine, tout en maintenant la transparence de ses engagements et le renforcement de ses alliances, en Afrique et au-delà.
C’est cette vision, portée par le roi Mohammed VI, que Leila Benali est venue défendre à Houston.
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