En difficulté financière, les Restos du Cœur pourraient « refuser du monde »
Difficultés financières inédites pour les Restos du Cœur dont le délégué général affirmait hier (4 octobre) qu’ils pourraient « refuser du monde » à partir de novembre.
« A partir de novembre, nous allons refuser du monde pour la première fois de l’histoire des Restos du cœur », selon Jean-Yves Troy, délégué général des Restos du Cœur. Auditionné hier matin par la commission des finances de l’Assemblée nationale, ce dernier déplore une situation totalement inédite mettant en lumière le « côté massif et brutal » de la crise que traverse le pays.
Un constat partagé par les autres associations d’aides aux plus démunis également présentes lors de cette audition, dont la Fédération française des banques alimentaires ou encore le Secours populaire français.
Sous-dimensionnés
A l’occasion de cette audition, Jean-Yves Troy a révélé des chiffres pouvant expliquer, en partie, les difficultés des Restos. Une hausse de 25% des personnes accueillies a été constatée à la fin de l’hiver 2022-2023. Celle-ci a même atteint les 35% entre avril et septembre 2023.
Un afflux auquel l’association n’est pas en capacité de répondre, selon le DG des Restos du Cœur : « Les Restos du Cœur ne sont pas dimensionnés aujourd’hui pour distribuer 170 millions de repas, pour accueillir 1,3 million de personnes ».
Aide insuffisante
Le 3 septembre dernier, Patrice Douret, président des Restos du Cœur, était invité au JT de TF1. A cette occasion, il faisait part de la situation financière catastrophique de l’association et demandait le « lancement d’un plan d’urgence alimentaire ».
Un appel à l’aide auquel a répondu l’une des plus grosses fortunes du monde, Bernard Arnault, patron de LVMH. Celui-ci avait annoncé, en septembre, faire don de 10 millions d’euros. Une aide substantielle, utile mais à court terme. Jean-Yves Troy a rappelé hier que ce n’était pas une solution pour les années à venir.