Elections européennes: une campagne « franco-centrée »

C’est une analyse de la Fondation Jean Jaurès. La campagne des européennes est « franco-centrée » et « couverte avec moins d’intensité qu’en 2019 » par les médias.

Selon cette enquête, les Français s’estiment mal informés sur les questions européennes : seulement 54% d’entre eux savent qu’Ursula Von Der Leyen est présidente de la Commission européenne, tandis que trois Européens sur quatre la connaissent.

Explication : « La médiatisation des élections européennes de 2024 connaît un repli important ». La couverture de la campagne est « 30% moins visible en volume que sur la même période en 2019 », en raison de « la faible capacité de la vie politique française à mettre en débat les questions communautaires au quotidien, notamment dans le jeu parlementaire » et de « la visibilité des députés européens chroniquement faible ».

Jordan Bardella puis Emmanuel Macron

Le manque de notoriété de plusieurs têtes de liste est également pointé par l’étude, « à commencer par celle de la majorité » et à l’exception de Jordan Bardella (RN) et Marion Maréchal (Reconquête) qui « ont bénéficié entre 2020 et 2023 d’une exposition publique dans les journaux étudiés ». 

Certains soutiens sont en revanche très présents dans cette campagne des élections européennes : Emmanuel Macron est la deuxième personnalité la plus citée par les médias derrière Jordan Bardella.

« Nous sommes donc en train de jouer la partie d’un scrutin parfaitement français, une forme de seconde élection législative dont le thème serait les questions européennes », notent les auteurs de l’étude de la Fondation Jean Jaurès, qui mettent également en avant le faible nombre de correspondants basés à Bruxelles.

Outre la responsabilité des médias eux-mêmes, l’étude appelle à une « réflexion sur le fonctionnement de la vie politique européenne », déplorant le « déficit d’incarnation » dont souffre l’UE.