Education nationale : le gouvernement ne supprimera pas 4 000 postes

 Education nationale : le gouvernement ne supprimera pas 4 000 postes

La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a annoncé le 15 janvier 2025, non seulement l’absence de suppressions, mais également des créations de postes. Ludovic MARIN / AFP

Le gouvernement ne supprimera pas 4 000 postes dans l’Education nationale lors de la rentrée scolaire 2025. Un soulagement pour le monde de l’éducation.

« Nous allons vers une stabilité des effectifs (…) Ce qui, dans le contexte de la baisse démographique, revient à augmenter le taux d’encadrement des élèves », indiquait, hier (15 janvier), la ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne dans un entretien au Parisien.

La nouvelle pensionnaire de rue de Grenelle avait affirmé dès début janvier qu’elle avait l’intention de se battre pour maintenir les effectifs.

Par ailleurs, le Premier ministre, François Bayrou, avait lui aussi avancé, dans sa déclaration de politique générale devant le sénat, être prêt « à renoncer à cette proposition de 4 000 postes dans l’Education nationale ».

L’argument démographique

Cette déclaration d’Elisabeth Borne est un soulagement pour les syndicats enseignants. L’intersyndicale, formée notamment de FSU, l’UNSA ou encore Sud Education, était fermement opposée à cette proposition du gouvernement Barnier.

Le 16 octobre, Anne Genetet, alors ministre de l’Education nationale, justifiait la décision de supprimer 4 000 postes d’enseignants : « A cette rentrée scolaire nous avons 80 000 élèves de moins, en septembre 2025 nous en aurons 100 000 de moins (…) Ces chiffres nous ont permis d’avoir un nombre moyen par classe qui n’a jamais été aussi bas, avec un peu moins de 22 élèves par classe ».

Le lendemain (17 octobre), sur X, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU retournait cet argument démographique : « Depuis 2018, il y a eu 7441 élèves en plus et 8865 postes dans le 2d degré (…) Si la démographie était  un critère comme le dit la ministre, il aurait fallu créer des emplois (…) Ce sont donc des choix politiques ».

« Sanctuarisé »

Non seulement aucune suppression, mais surtout des créations de postes. Elisabeth Borne annonçait également hier : « nous allons créer 2 000 postes d’AESH [accompagnant des élèves en situation de handicap] pour poursuivre la dynamique de l’école inclusive ». Un timing loin d’être anodin.

Plusieurs syndicats appelaient les AESH à faire aujourd’hui (16 janvier). Les personnels réclament de meilleures conditions de travail, un meilleur accompagnement des élèves, ainsi qu’une plus grande reco,nnaissance de leur métier via une revalorisation salariale notamment. Les AESH représentent plus de 10% des effectifs de l’Education nationale.

La ministre fait donc un premier geste en faveur des personnels, mais reste assurément surveillée par le monde de l’éducation.

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