Education : les harceleurs plus facilement éloignés des établissements

 Education : les harceleurs plus facilement éloignés des établissements

Lucas (13 ans), élève du collège Louis Armand de Golbey (Vosges), victime de harcèlement en raison de son homosexualité, s’est suicidé le 10 janvier 2023. Frederick FLORIN / AFP

Exclure de leur établissement les élèves harceleurs pour les éloigner de leur victime. Pap N’Diaye, annonce que cette option sera bientôt moins compliquée à appliquer.

« En dernier recours, lorsque toutes les solutions ont été épuisées, à ce moment-là, l’élève harcelé pourra être scolarisé dans une autre école, indépendamment de l’avis des parents, si le maire ou les maires concernés sont d’accord », annonçait hier (11 avril) Pap N’Diaye au micro de RTL.

Le ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse veut apporter de nouvelles réponses au harcèlement scolaire. Selon un rapport du Sénat datant de 2021, remis par la mission d’information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement, 800 000 à 1 million d’enfants en seraient victimes, chaque année.

Rapport snobé ?

Le 10 janvier, Lucas (13 ans), élève du collège Louis Armand de Golbey (Vosges) se suicidait. Depuis de longs mois, il était victime de harcèlement en raison de son homosexualité. Un triste événement ayant fait réagir deux des membres de la mission d’information auteurs du rapport sur le harcèlement. « Nos préconisations n’ont pas réellement été prises en compte, ni mises en œuvre » regrettait Sabine Van Heghe, présidente socialiste de la mission, le 13 janvier dernier.

Le rapport avait été remis il y a un an et demi, mais le ministre de l’Education de l’époque, Jean-Michel Blanquer, ne l’avait jamais mentionné selon la socialiste. Cette dernière indiquait alors son intention de porter les recommandations du rapport à l’attention de Pap N’Diaye. Il semblerait qu’elle ait été entendue.

Recommandations

Plusieurs recommandations avaient été faites par le rapport de la mission sur le harcèlement scolaire. Parmi celles-ci, la création de réunions trimestrielles sur le harcèlement, l’affichage des numéros dédiés (3018 et 3020) dans les établissements ou encore une meilleure information à destination des parents notamment via les espaces numériques de travail.

En outre, le 24 février 2022, une nouvelle loi a été votée, introduisant un nouveau délit spécifique au harcèlement scolaire. En cas de suicide (ou de tentative) d’une victime de harcèlement, l’élève harceleur encourt jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende.

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