Education : le programme du RN jugé peu innovant et discriminatoire par les syndicats

 Education : le programme du RN jugé peu innovant et discriminatoire par les syndicats

Le président du parti d’extrême droite français RN et principal eurodéputé Jordan Bardella, à Paris le 24 juin 2024. (Photo : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

Téléphones portables interdits, port de l’uniforme, fin du collège unique, le programme du Rassemblement national (RN) concernant l’éducation fait craindre le pire aux syndicats.

 

Interdiction des téléphones portables « dans les établissements scolaires dont les lycées », poursuite de l’expérimentation du port de l’uniforme avec une instauration à l’école primaire et au collège, vouvoiement des enseignants obligatoire, autant de mesures visant à créer un « big-bang de l’autorité » à l’école.

Jordan Bardella, président du RN, dévoilait hier (24 juin) le programme qui serait mis en place si le parti d’extrême droite remportait les législatives (30 juin et 7 juillet).

« Ce n’est pas l’urgence », réagissait Sophie Vénétitay, secrétaire du Snes-FSU, en parlant de l’autorité à l’école. Cette dernière a pointé plusieurs autres impératifs : le manque de remplaçants, des locaux « parfois indignes », ou encore la question de la lutte contre le harcèlement sur lequel « on n’arrive pas à avancer ».

 

Déjà vu

« Le gouvernement actuel avait déjà évoqué la question de l’interdiction du portable, la question de l’autorité. Ce ne sont pas des nouveautés », réagissait de son côté, Maxime Reppert, secrétaire national aux conditions de travail pour le Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (Snalc).

Sur la même position que le Snes-FSU, celui-ci considère également que les priorités sont ailleurs. Le secrétaire national du Snalc estime que « 200 euros par uniforme, c’est de l’argent qu’on ne va pas injecter ailleurs alors qu’il y a de réelles priorités et préoccupations, ne serait-ce que dans l’isolation de nos bâtiments ».

Tri des élèves ?

Toujours concernant son programme pour l’éducation, Jordan Bardella a annoncé vouloir « remplacer le collège unique par un collège modulaire », dans le but d’orienter « plus tôt » vers des filières professionnelles.

Le président du RN a également évoqué la création de « centres spécialisés » afin d’isoler les « élèves perturbateurs ou harceleurs ».

« On se destine à un système qui va vraiment trier les élèves, les sélectionner, les assigner à leur position scolaire et sociale (…) Ce n’est pas en excluant certains élèves dès le plus jeune âge ou de manière irrémédiable qu’on apprendra à vivre ensemble et à construire la société d’après », s’indigne Sophie Vénétitay.

Le Snes-FSU qualifiait, par ailleurs, le projet d’école du RN de « dangereux » et « discriminatoire ».