Education : le lycée Germaine Tillion réclame des moyens humains

 Education : le lycée Germaine Tillion réclame des moyens humains

Crédit : Google Street

Grève, manque d’effectifs, vague réponse du rectorat. La rentrée scolaire du lycée Germaine Tillion du Bourget (93) met (déjà) en évidence des problèmes récurrents.

 

L’année scolaire 2024-2025 du lycée innovant Germaine Tillion et du Microlycée93 du Bourget, en Seine-Saint-Denis, a commencé par trois jours de grève.

« Depuis la mi-septembre 2022, nous n’avons pas d’assistante sociale. L’année précédente, nous avions eu un petit morceau d’année d’une personne qui a été rappelée alors qu’elle était à la retraite », regrette le collectif du lycée innovant Germaine Tillion et du Microlycée93.

En fin d’année dernière, le lycée apprenait qu’il perdrait, à la rentrée, une demi-journée de présence de la psychologue de l’Education nationale, chargée d’assurer aussi bien le suivi psychologique que celui de l’orientation des élèves. La réduction de trop.

Dès début juillet, le collectif envoyait un courrier au rectorat, resté sans réponse jusqu’à la rentrée.

Conditions sociales

De l’aveu du collectif, les élèves du lycée Germaine Tillion sont issus, pour nombre d’entre eux, de familles avec un indice de position sociale (IPS) très faible. « Nous faisons partie des 3% d’IPS les plus faibles des lycées généraux sur toute la France », précise un enseignant du collectif. 40% des élèves sont en quartiers prioritaires de la Ville.

L’absence d’une assistante sociale est donc d’autant plus préjudiciable. Depuis deux ans, ce sont les enseignants eux-mêmes qui comblent ce manque : « Nous essayons de palier à ce problème nous-mêmes (…) c’est beaucoup de charges pour nous (…) Il y a des démarches que nous ne pouvons pas faire puisque nous n’avons pas les contacts dont bénéficient les assistantes sociales », déplore le collectif.

Pour les aider dans cette tâche, une assistante sociale du rectorat assure le suivi des situations les plus délicates. Il incombe tout de même aux enseignants de lui remonter les informations, via la proviseure adjointe. Un parcours sinueux qui éloigne les élèves de la personne la plus à même de pouvoir les aider.

Sous surveillance

Après trois jours de grève, le collectif a obtenu une audience au rectorat. Il a pu exprimer les besoins du lycée innovant Germaine Tillion et du Microlycée93, à savoir le retour d’une assistante sociale à temps plein ainsi que la restauration des heures de service du psychologue de l’Éducation nationale. Sur ce dernier point, le collectif s’est heurté à un refus.

Concernant l’assistante sociale, la réponse a été plus évasive : « On nous a expliqué que c’était un concours de circonstances fâcheux (…) un nom avait été positionné, mais c’était une collègue en arrêt maladie depuis longtemps ». 

De son côté, le collectif s’est montré très clair : « Nous avons annoncé que nous reconduirions la grève à la rentrée de la Toussaint si rien n’était fait ». 

Depuis l’audience, les enseignants, soucieux de l’intérêt des élèves, ont repris les cours. En attendant, toutefois, de voir comment évolueront les choses d’ici la rentrée de la Toussaint.

>> A lire aussi : 

Sans nouveau gouvernement, une rentrée scolaire dans l’incertitude

Nouvelle hausse du coût de la rentrée universitaire