Education : grande manifestation contre le « choc des savoirs »

 Education : grande manifestation contre le « choc des savoirs »

(Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)

Les principaux syndicats enseignants appellent demain (25 mai) à une grande manifestation pour défendre une certaine idée de l’école publique, contre le « Choc des savoirs ».

« Non au choc des savoirs », le mot d’ordre ne peut être plus clair. FSU, Unsa Éducation ou encore FO pour les syndicats enseignants, le syndicat lycéen USL mais aussi la Fédération des parents d’élèves FCPE, ce sont en tout huit organisations qui appellent à une grande manifestation, le samedi 25 mai. L’objectif : protéger l’école publique contre le projet de réforme nommé « Choc des savoirs ».

Fin 2023, avant de quitter le ministère de l’Education, Gabriel Attal annonçait cette réforme qui prévoit notamment la mise en place de groupes de niveaux, en français et en mathématiques, dès le début du collège. Le but étant de permettre aux élèves de progresser à leur rythme.

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Une certaine vision

Les enseignants et parents d’élèves sont cependant loin d’être convaincus du bien-fondé de cette réforme, et craignent même une régression de l’école publique. « Nous dénonçons cet ensemble de mesures, du premier degré au second degré, qui dessine les contours d’un modèle d’École passéiste et conservateur (…) Il vise à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment par les groupes de niveaux », dénonçait la FCPE.

Même son de cloche du côté du syndicat des enseignants du secondaire, Snes-Fsu : « A travers le « Choc des savoirs » (groupes de niveaux, classes prépa 2de), le gouvernement cherche à imposer un modèle d’École du collège au lycée qui vise à faire sortir de l’École publique, le plus tôt possible et à chaque étape de leur scolarité, les élèves des classes populaires ».

Les signataires de l’appel à manifester défendent une école publique, laïque, gratuite et obligatoire, qui veut pouvoir « accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte » et « être ambitieux pour chacun ».

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Moyens

Interrogée sur LCI, le 22 mars, Nicole Belloubet, ministre de l’Education nationale, défendait les groupes de niveau, jugeant cette mesure « efficace ». Dès la rentrée, en math et en français, en 6e et en 5e, la mesure devrait être appliquée avec une certaine flexibilité laissée aux établissements, selon la ministre qui réfute une volonté de tri des élèves. Cette réforme nécessitera des moyens humains et financiers.

Or, l’Education nationale a des difficultés de recrutement et les personnels font régulièrement part de leur mal-être. De l’aveu même de Nicole Belloubet, les moyens humains ne sont pas suffisants à l’heure actuelle : « Nous avons des difficultés à recruter certains enseignants, c’est la raison pour laquelle nous ferons un effort tout particulier dès la rentrée prochaine pour essayer d’améliorer ça et rendre le métier beaucoup plus attractif ».