Education à la sexualité à l’école: trois associations attaquent l’Etat en justice
SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial saisissent la justice pour contraindre l’Etat à organiser chaque année trois séances d’éducation à la sexualité.
L’Etat visé pour ses manquements en matière d’éducation sexuelle. Trois associations vont saisir la justice : SOS Homophobie, Sidaction et le planning familial. Selon elles, la loi sur l’obligation de dispenser des cours n’est pas respectée… ces cours sont obligatoires depuis 2001 mais ils sont trop peu dispensés : 15% des lycéens disent avoir assisté aux 3 séances annuelles obligatoires.
Sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles
Les trois associations comptent saisir le tribunal administratif de Paris pour « mettre l’État devant ses responsabilités » et « demander l’application pleine et entière de la loi de 2001 ». En effet, d’après le code de l’Éducation, les élèves des écoles, collèges et lycées doivent bénéficier d’au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexualité, y compris une sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles. Pour les associations, seule l’éducation à la sexualité, « dès le plus jeune âge », doit permettre de « s’attaquer à la racine des inégalités et des violences de genre ».
Pas le moindre cours
L’objectif « n’est à l’évidence pas réalisé », avait admis en 2021 un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation. Selon un récent sondage Ifop, commandé par les trois associations et réalisé auprès d’un millier de jeunes de 15 à 24 ans, 17% des personnes interrogées disent n’avoir jamais eu le moindre cours sur la question, et parmi les autres, seul un tiers dit avoir bénéficié des trois séances annuelles prévues. Or, la non-application de la loi n’est pas sans conséquence, insistent les associations, qui mettent en avant l’augmentation de 33% des violences sexuelles entre 2020 et 2021.