Israël, ennemi juré des juifs

 Israël, ennemi juré des juifs

A Bethléem (Palestine)


Le directeur de la rédaction, Abdellatif Elazizi revient sur la politique israélienne qui est contre-productive pour les juifs du monde entier.


Le degré réel de démocratie d’un Etat s’évalue à la place et aux droits qu’il accorde aux étrangers. Ainsi, plus une société avance sur le chemin de la liberté, de la tolérance et du respect de l’autre, plus elle octroie à cet “étranger” un statut qui tend à faire de lui l’égal de tous les résidents de la nation. Que dire, alors, quand cet “étranger” que vous chassez à coup s de fusil était en fait là bien avant vous, sur cette terre que vous avez spoliée. L’actualité est encore une fois ponctuée de dizaines de morts palestiniens, tués froidement sur leurs terres pour la simple raison qu’ils ont manifesté (pacifiquement) contre le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Al-Qods. Méprisant l’opinion de la plupart des diplomates, des gouvernements et de l’ONU, Donald Trump avait pourtant tenu à ce déplacement enterrant à jamais un règlement politique de la question israélo-palestinienne.


 


L’assassinat érigé en mode de gestion politique


On ne vous apprendra rien, l’aveuglement de la mafia qui gouverne Israël est cautionné, voire encouragé par le silence complice de l’Occident et les milliards de dollars déboursés par la grande finance américaine pour donner son blanc-seing aux projets funestes des va-t-en-guerre sionistes. Mais pour ceux qui ont encore des doutes sur les desseins réels et les méthodes de cette mafia, il suffit de parcourir l’ouvrage du journaliste Ronen Bergman, Rise and Kill First : l’histoire secrète des assassinats ciblés d’Israël. Dès les premières pages, on apprend que les boutefeux qui se sont succédés à Tel-Aviv ont érigé l’assassinat en mode de gestion politique. L’exemple de Yasser Arafat, qui échappait régulièrement aux tentatives d’assassinats organisées par les agents du Mossad et de l’unité d’élite Sayeret Matkal, de l’Armée de défense d’Israël, de la 13e Flottille et de l’Aman (renseignement militaire), avant de succomber vraisemblablement à un empoisonnement en 2004, est particulièrement édifiant à cet égard. Inutile de croire que la clique de Netanyahou, consciente que la maison brûle, va tempérer ses ardeurs guerrières. Seul un refus massif et une prise de conscience de la communauté juive de par le monde sont susceptibles d’arrêter l’effusion de sang et rendre justice au peuple palestinien. Seule condition d’ailleurs pour que les juifs eux-mêmes retrouvent la paix dans le monde.


 


“Les Palestiniens sont absolument innocents”


D’autant plus que depuis qu’Albert Einstein et Hannah Arendt avaient cosigné avec une petite trentaine d’autres personnalités juives la fameuse lettre publiée dans le New York Times le 4 décembre 1948 dans laquelle ils dénonçaient “le parti terroriste de Menahem Begin”, la voix des antisionistes est à peine audible. Pourtant, les juifs antisionistes qui déplorent la rupture entre les deux fils d’Abraham, à cause de la nomenklatura qui tient le pouvoir en Israël, s’inspirent toujours de cette magnifique profession de foi si actuelle du rabbin Emmanuel Lévyne, qui considérait que “l’Etat d’Israël contredit l’Eternel et le nie, c’est pourquoi [il ne pouvait] affirmer Dieu et [sa] foi juive sans lui dire non…” L’homme ajoutait aussi : “Comme les Etats-Unis, nous n’avons acquis le droit à l’existence, en tant que nation souveraine, qu’en supprimant ce droit à d’autres peuples. Après deux mille ans d’exil qui nous avaient purifiés de ce crime national, voici que nous recommençons de plus belle. Les Palestiniens sont absolument innocents, ils paient les crimes et les fautes des Européens et des Occidentaux.” C’est pour tout cela que l’espoir reste permis.