Offshoring : 3000 emplois envisagés en 2 ans à Oujda

 Offshoring : 3000 emplois envisagés en 2 ans à Oujda


Il est loin le temps où le Maroc servait surtout à faire du démarchage téléphonique. En 16 ans, le secteur clé de l'économie marocaine, appelé offshoring, a créé 80 000 emplois et génère un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Le SICCAM (Salon International des Centres de Contacts et d'Appels au Maroc) se tiendra du 18 au 19 avril 2019 à Oujda. L'occasion pour nous de rencontrer son président et fondateur, Mohammed El Ouahdoudi et de parler du 4ème parc d'offshoring du Maroc.



 


C'est une belle réussite à mettre au crédit du Maroc. En 20 ans, le secteur du offshoring a fait un bond en avant incroyable permettant au Royaume de créer près de 80 000 emplois pour un chiffre d'affaires de 10 milliards de dirhams (1 milliard d'euros). Le président et fondateur du SICCAM (Salon International des Centres de Contacts et d'Appels au Maroc) qui se tiendra à Oujda le 18 et 19 avril prochain, est satisfait du chemin accompli. "Le Maroc a su développer ce secteur qui n'existait pas il y a 20 ans. Dorénavant, l'activité est situé partout au Maroc (Tanger, Marrakech, Casablanca, etc..) mais surtout, il existe aussi 4 parcs d'Offshoring ultraperformants (Casablanca, Rabat, Fès et Oujda). La capacité de la première tranche des 3 premiers étant arrivé à maturité, le Maroc ouvre Oujdashore, un parc de 7500 mètres carrés qui prévoit d'employer 1000 personnes d'ici la fin de l'année. C'est pour cela que nous avons voulu que le SICCAM soit à Oujda cette année."


Un secteur qui a vu se développer pour répondre aux besoins de plus en plus importants de délocalisation d'activités en Europe. Dorénavant, on trouve des sociétés d'IT, de dessins industriels, d'activités financières, etc.. "Regardez Peugeot au Maroc. Dorénavant, même le dessin et le design des voitures produites au Maroc se réalise en offshoring au Maroc. C'est un secteur qui connait une croissance de 5 à 10% par an", nous précise Mohammed El Ouahdoudi.


Une activité génératrice de devises et qui s'est structurée avec le temps. Pour ne pas concentrer l'essentiel de l'actiivté entre Casablanca et Rabat, des structures ont vu le jour notamment à Fès mais surtout à Oujda, qui va ouvrir ses portes en juin 2019.


Une aubaine pour la région de l'Oriental marocain, (quelque peu) oubliée ces dernières décennies. "Depuis 2003, le Maroc s'est lancé dans des projets structurants dans la région de l'Oriental, notamment avec le futur port de Nador Med qui ouvrira ses portes en 2021, nous explique Mohamed Sabri, directeur du Centre Régional de l'Investissement (CRI) de l'Oriental. La région possède de forts atours pour être un hub entre l'Europe et l'Afrique. 3 secteurs clés lui permettent déjà de bien se positionner : le tourisme, l'agriculture et les énergies renouvelables".


Outre d'autres projets énergétiques (gaz), la région de l'Oriental veut aussi jouer la carte du numérique. "Bien qu'un peu éloigné du centre du Royaume, notre région peut se désenclaver grâce au numérique, nous rappelle Mohammed Sabri. Le projet Oujdashore qui ouvrira en juin 2019 va dans ce sens. La région compte 85 000 étudiants et près de 10 000 dans l'informatique. L'offshoring peut offrir la possibilité d'embaucher 3 à 4000 personnes dans les deux ans à venir"


Et le CRI de l'Oriental est prêt à y mettre les moyens : tarifs préférentiels pour les 1ère sociétés s'installant à Oujdashore, financement de formations d'étudiants, choix des meilleurs candidats avec l'ANAPEC. "Nous sommes déterminés à faire marcher ce projet, notamment avec l'idée de créer une cité de l'innovation à Oujdashore. Elle permettra de joindre le coté académique mais aussi professionnel et les structures des nouveaux métiers pour pouvoir encadrer les start-ups de l'Oriental".