Hôtellerie-Restauration : Et si les migrants résolvaient la pénurie de main d’oeuvre?

 Hôtellerie-Restauration : Et si les migrants résolvaient la pénurie de main d’oeuvre?

Crédit photo: Arnaud LeBret – Photononstop / AFP


L'idée n'est pas si saugrenue. En effet, les restaurateurs et hôtelliers peinent chaque année à recruter des employés. Chaque année, on recense enttre 100 000 et 130 000 emplois non pourvus dans ce secteur. La solution des restaurateurs et hôteliers : embaucher des migrants qui veulent intégrer le domaine.


 


Dans l'emploi, on a plus souvent un problème d'offre que de demande. Pour les restaurateurs, c'est le contraire qui se produit. Le secteur connaissant une belle croissance. Tout d 'abord, c'est l'un des acteurs majeurs de l'emploi en France. On parle tout de même de 10% des entreprises françaises et d'un million de personnes qui y travaillent. Il a connu une progression de 25% des emplois entre 2005 et 2017. C'est surtout la restauration qui a porté ce secteur. Contrat d'apprentissage, CDD, emploi saisonniers,… Ce sont surtout les jeunes qui travail dans ce domaine important de l'économie francaise même si le turnover y reste important. Autant dire que c'est un secteur qui pèse et qui est souvent entendu par les gouvernements successifs à l'instar de la baisse de la TVA de 20 à 10% pour les commerces de bouche


Et les syndicats de restaurateurs et d'hôteliers sont réalistes : on ne pourra pas continuer à progresser dans ce secteur si une solution n'est pas trouvé pour combler les 10% d'emplois pourvus par le secteur mais qui ne trouvent pas preneur.


En effet, derrière les émissions de télévisions à succès (Master Chef, Top Chef, Bienvenue à l'hotel, etc..) ou les carrières de chefs étoilés comme le défunt Joël Rebluchon, se cachent une multitude de taches ingrates que peu de jeunes souhaitent faire (plongeur, commis, femme de ménage, etc.). Pour Didier Chenet, président du Groupement National des Indépendants de l'hôtellerie-restauration, c'est la mauvaise image du secteur et les conditions de travail qui font que les emplois ne trouvent pas preneur même si des progressions sont possibles.


Leur solution : Embaucher des migrants qui pourraient accepter ces tâches et demander au gouvernement de lever les freins administratifs (notamment les autorisations de travail) qui les empêcheraient d'embaucher. Contacté par nos soins, l'Union des Métiers et des Industries de Hôtellerie (UMIH) n'a pas souhaité communiquer et attend la rentrée pour annoncer son « plan emploi » qui précisera les demandes du syndicat hôtelier et les modalités d'embauche des migrants.


Du côté des politiques, pas de réactions car le sujet est particulièrement sensible. Après avoir dénigré pendant des années les migrants comme des « voleurs de travail français » (on se rappelle tous la légende du plombier polonais ) ou, comme l'indiquait le ministre de l'intérieur, Gérard Collomb, des personnes qui pratiquent du « benchmarking », difficile de faire marche arrière ! Il faudra du courage et la pédagogie pour faire passer la pilule, là où les pragmatiques allemands ou suédois ont accueilli des migrants sans broncher (ou presque).