Etudiants cherchent entreprises au Maroc
Ca ressemble à du speed-dating sauf que les élu(e)s se retrouvent avec un travail et un billet d'avion. Direction : le Maroc, ses entreprises en plein essor et un marché national qui s'ouvre de plus en plus sur le continent africain. Ce "job dating", c'est le forum Horizons Maroc. 5500 mètres carrés d'exposiiton, 60 entreprises marocaines et étrangères sur place et près de 2500 étudiants et visiteurs. Un lieu parfait pour une rencontre…"professionnelle" !
Un forum bien organisé et fourni
L'AMGE-Caravane a voulu mettre les petits plats dans les grands ! Tout est fait pour mettre les étudiants dans les meilleures conditions pour trouver le boulot de leurs rêves. En ce dimanche 14 Janvier 2017, à l'espace Grande Arche, dans le coeur du quartier d'affaires de la Défense, près de Paris, pas de queue, pas d'attente. Au contraire, un accueil parfait et une organisation au poil, à l'exception de la voix d'annonce, réglée malheuresement un brin trop fort. Un inconvénient mineur qui n'a pas empêché les visiteurs de découvrir une étendue du possible somme toute assez impressionnante dans le marché de l'emploi morose français.
Pour ceux que l'aventure tente, pas moins de 60 entreprises de tous secteurs ont répondu présentes. Et pas des moindres : l'OCP, Attijari Wafabank, Intelcia, Renault, PSA, BMCE,… mais aussi des partenaires publics tels que l' Office national des hydrocarbures de des mines, ONHYM ou le ministère des ressortissants marocains à l'étranger.
Il faut dire que le Maroc, véritable hub pour l'Afrique, connait ses dernières années, un veritable afflux d'investisseurs étrangers et nationaux. Et là réside un paradoxe ! Le taux de chômage est de 10,7% au niveau national et de 25,5% pour les moins de 25 ans et pourtant le pays manque cruellement de cadres (ingénieurs, managers issus d'écoles de commerce, etc…). D'où l'opération Forum Horizons Maroc, organisé par l'association marocaine des Grandes Ecoles (AMGE-Caravane). Un forum que nous explique sa présidente, Imane Benyahoun
Des recruteurs aux petits soins
Une expérience qui enchante les employeurs qui peuvent ainsi venir chercher des marocains expatriés, bien formés mais aussi des français tentés par l'expatriation, voire même des profils désireux de tenter une expérience internationale en Afrique, en débutant au Maroc. Et les candidats sont particulièrement choyés : formations, responsabilités, évolution professionnelle nationale et internationale rapide dans des groupes en pleine croissance. Et le salaire ne dit pas tout, comme nous le confirme le directeur des ressources humaines de la région Afrique du groupe Intelcia, Saad Berrada ; "Le salaire est important mais ce qui compte, c'est le projet professionnel. Grâce à l'expérience qu'il peut connaitre avec nous, la valeur d'un salarié va évoluer en un temps très très court comparativement à quelqu'un qui va avoir un salaire plus élevé au début mais qui va caler ensuite".
Et les étudiants dans tout ça ?
Leurs motivations sont surprenantes. Souvent, il y a le sentiment patriotrique qui joue à plein régime comme pour Rahma qui voit dans son envie de retour, "un sens de responsabilités" vis à vis du Maroc. Etudiant en école d'ingénieur, Aymane est plus prosaïque, "c'est une politique de couverture contre le risque de ne pas trouver un stage en France". Salaheddine, pour sa part est venu en France en 2011. Après des études d'ingénieurerie et des postes dans les directions techniques, il voit une opportunité de retourner au royaume comme un moyen de "transmettre son expérience technique à des équipes au Maroc". Et les profils sont très diversifiés. Loubna, française née de parents marocains, est étudiante en master d'école de commerce spécialisée dans les nouvelles technologies. Pour elle, il s'agit de "participer à l'agrandissement et à l'épanouissement de ce pays"
Une solution pour lutter contre les discriminations à l'embauche
Un retour au pays qui peut en faire rêver certains, qui voit dans le Maroc, l'Eldorado. Un pays pour lequel le FMI prévoit une croissance de 4,8% en 2017 ! Des perspectives qui laissent songeurs quand on sait les discriminations à l'embauche qui touchent la France. En effet, d'après un testing effectué en 2017 sur les cadres, la candidature "hexagonale" est retenue dans 32 % des cas, contre 16 % des candidatures "maghrébines", soit 16 points d’écart. Un argument qui devrait jouer en la faveur des entreprises marocaines et étrangères installés au Maroc dans les années à venir.
Yassir GUELZIM