Craintes de discriminations : âge et sexe au premier rang

 Craintes de discriminations : âge et sexe au premier rang

Dominique Carlac’h


Le ressenti d'égalité des chances dans l'entreprise laisse apparaître deux préoccupations principales : la discrimination liée à l'âge et au sexe.


Evolution du sentiment de discrimination


Vendredi dernier (30 novembre) Dominique Carlac’h, vice-présidente et porte-parole du Medef, présidente de la commission Nouvelles responsabilités entrepreneuriales, dévoilait les résultats de la 7ème édition du Baromètre national de perception de l'égalité des chances. Cet outil, élaboré par les entreprises, permet la mesure et l'analyse de du ressenti d'égalité des chances.


Auprès d'un échantillon de 1 000 salariés, le baromètre laisse apparaître qu'environ 75% des personnes interrogées jugent que le sujet de l'égalité des chances est bien pris en compte dans l'entreprise (+15% depuis le début de ces mesures). 


L'échantillon reste réduit cependant des tendances générales peuvent être dégagées pour améliorer le dialogue social au sein de l'entreprise et engager des changements pour augmenter l'attractivité de l'entreprise.


Age et sexe


Le baromètre laisse apparaître que la crainte de discrimination liée à l'âge est la plus forte. Pour 41% des personnes interrogées, l'âge constitue la plus grosse crainte, femmes et hommes confondus : 


« Je disais l'année dernière que les femmes étaient devenues des hommes comme les autres, parce que cette préoccupation qui était secondaire par rapport au sexe, est devenue principale et partagée », explique Laurent Depond, en charge du dossier de la diversité en entreprise au Medef. 


Au deuxième rang des craintes de discrimination, celles liées au genre, selon 22% des personnes interrogées. Le mouvement « #metoo » a forcément pesé dans la balance avec une augmentation de cette peur très significative auprès des jeunes femmes, de 16 à 24 ans. Elles sont 37%  à craindre la discrimination en raison de leur genre contre 11% l'année dernière, sur la même population.


Glotophobie


Dans le cadre du baromètre de perception de l'égalité des chances, un test a été réalisé pour déterminer l'impact de l'accent sur la carrière. Ainsi, le test portait une comparaison entre l'impact de l'accent régional et celui de l'accent étranger. Les accents étrangers testés étaient les accents maghrébin et sud-américain. 


Résultat : plus de 10% de différence en faveur de l'accent régional par rapport à l'accent étranger sur l'indice de facilité de carrière. 


Cet indice prend en compte trois éléments : probabilité d'être recruté dans mon entreprise, probabilité d'être en relation client, capacité à être nommé à un poste à responsabilités.


Malgré le faible échantillon des personnes interrogées au sein des entreprises, le baromètre permet néanmoins aux entreprises de mettre en place des solutions permettant d'améliorer le bien être des salariés, dans le but d'avoir une meilleure productivité. Les entreprises restent pragmatiques.