Chloroquine : les salariés de FAMAR Lyon toujours dans l’expectative
Le Président de la République a tenu un discours fort sur l'importance pour la France de retrouver sa souveraineté en terme d'industries de santé notamment. Emmanuel Macron a appelé à ce que la "priorité soit de produire davantage en France". Pourtant, l'usine Famar Lyon risque toujours la fermeture. Les salariés appellent à la nationalisation de l'entreprise pour "répondre aux besoins sanitaires et satisfaire les intérêts de santé publique".
L'usine Famar Lyon est toujours sous l'épée de Damoclès de la fermeture. Lors de nos précédents articles (Chloroquine ; "Plus on attend, plus on aura de morts, La France risque de ne pas pouvoir produire de la chloroquine et Il faut sauver le "soldat" Famar Lyon), nous évoquions le caractère urgent d'une intervention des donneurs d'ordre pour sauver l'entreprise.
Les salariés ont indiqué dans un communiqué que le "nationalisation de l'entreprise devient une décision incontournable pour répondre aux besoins sanitaires et satisfaire ainsi les intérêts de santé publique". A l'heure actuelle, les 250 salariés de ce sous-traitant pharmaceutique, basée à Saint-Genis-Laval, dans la région lyonnaise, n'ont toujours reçu aucune offre de reprise. Cette société qui assurent les dernières commandes des cliens (Sanofi, Merck, Astellas, Mylan, Abbott, P&G) annonce un arrêt des productions pour le 3 juillet 2020.
En effet, l'usine produit une soixantaine de produits dont 12 médicaments d'intérêt thérapeutique (MITM) dont la nivaquine (Chloroquine sulfate) et pour lequel le site est le seul site enregistré pour fabriquer et délivrer le marché France. Elle produit aussi de la Notezine (un antiparasitaire), pour lequel est le dernier producteur au monde et sur lequel repose l'OMS. 2 autres produits (Disulone, Malocide) sont uniquement produits par Famar Lyon pour le marché francophone.
Dans le plan de la direction de Famar, il était prévu de délocaliser 3 autres produits en Slovaquie, Italie et Roumanie : La Teralithe, un antipsychotique pour les troubles bipolaire, le Largactil, un neuroleptique et enfin le Gardenal, un antiépileptique.
Enfin, l'usine est enregistrée par les autorités françaises pour fabriquer l'antibiotique à base d'Azithromycine, molécule utilisée par l'équipe du professeur Raoult pour combattre le Covid 19. C'est dire l'urgence d'un plan de survie pour cette entrepris qui produit 45 millions de boites de médicaments par an et qui pourrait atteindre les 100 millions si besoin.
Alors que le président de la République appelle de ses voeux, à "produire davantage en France" et d'assurer "l'indépendance pleine et entière" de la France, "d'ici la fin de l'année", les salariés continuent d'assurer la production sans savoir de quoi leur avenir sera fait.
Plusieurs politiques de tous bords, Laurent Wauquiez(LR), Régis Juanico (Génération.s), Boris Vallaud (Socialiste), Fabien Roussel (communiste) ont déjà appelé les autorités à agir pour sauver ce secteur stratégique du médicament. Une députée LR mais aussi 2 non-inscrits que nous avons contactés, nous ont assuré de leur souhait d'intervenir pour le maintien de l'activité. La poursuite de l'activité reste entre les mains de Bruno Le Maire, qui a indiqué hier sur BFM TV, avoir pris connaissance du dossier et de rendre une réponse dans les jours à venir.
Voir aussi :
Tribune : Il faut sauver le soldat Famar Lyon
Reportage exclusif : Au coeur de la production de chloroquine (1/2)
Reportage exclusif : Au coeur de la production de chloroquine (2/2)
Macron veut rendre son "indépendance pleine et entière" à la France
La France risque de ne plus pouvoir produire de la chloroquine