Adil Zaïdi (CGEM) : « Nous voulons inclure les MRE dans l’entrepreneuriat marocain »

 Adil Zaïdi (CGEM) : « Nous voulons inclure les MRE dans l’entrepreneuriat marocain »


Le Maroc compte 5,5 millions de ressortissants à l'étranger dont une grande partie en Europe (86,18%). Parmi cette communauté dynamique, on compte près de 300 000 entrepreneurs qui constitue un potentiel énorme pour le Maroc et pour son développement. Il y a un an, la Confédération Générale des Entreprises Marocaines (CGEM) lançait la 13ème région qui leur ait consacrée avec la mise en place notamment d'une plateforme (Mem By CGEM). L'occasion de faire un 1er bilan avec son président Adil Zaïdi.


Le Courrier de l'Atlas : Pourquoi avoir créé cette 13ème région  ?


Adil Zaïdi : La génèse vient du fait que la CGEM a voulu être proche de l'entreprise. Pour ce faire, elle a créé des CGEM région dans les 12 régions que compte le Royaume. Malgré cette couverture spatiale, on s'est rendu compte qu'elle ne couvrait pas toutes les forces vives de la Nation. Une part non négligeable habite en dehors du Maroc. Il fallait qu'il fasse partie du Maroc. Une région n'étant pas seulement géographique, nous avons décidé, dés lors, de créer cette région virtuelle, organisée comme une région physique. Le but est qu'il se retrouve inclus dans le pays. 


 


LCDA : Ces entrepreneurs sont souvent des investisseurs. Quels sont les difficultés de l'investissement au Maroc ?


A.Z. : Il existe deux types de difficultés : celles que peut rencontrer aussi un marocain du cru et celles liées à un éloignement. Pour ce qui est du Maroc, nous travaillons au programme d'amélioration du Climat des Affaires et du Doing Business, notamment dans les CREA. Les difficultés liées à l'éloignement peuvent être résolues grâce au poste d'observation de la 13ème région. La 1ère difficulté d'un investisseur est de rentrer dans le cercle d'un réseau de confiance dans le Royaume. La deuxième, et non des moindres, est l'accompagnement.


 


LCDA : Comment se traduit cet accompagnement ?


A.Z. : Pour les accompagner, nous avons créé une plateforme (Membycgem) où j'invite tout les entrepreneurs à s'inscrire et à partager leurs expériences. Pour les accompagner, il est important d'identifier les besoins et d'y apporter les réponses adéquates (avec notamment les banques, les administrations et les experts que nous avons à la CGEM pour les aider).


 


LCDA : Comment pouvez-vous aider la diaspora marocaine ?


A.Z. : Le mot diaspora ne me plait pas. Etymologiquement, il veut dire dispersion. Or quand on est dispersé, on est isolé et faible. C'est pourquoi nous avons voulu rassembler et réunir. Il faut que les MRE est un ADN commun de l'entreprise avec les marocains du Royaume.


 


LCDA : Comment se traduit la 13ème région ? Est-elle uniquement sur le digital ou également avec une présence physique ?


A.Z. : Les deux. On ne peut se passer du digital dans le monde dans lequel nous vivons mais il est nécessaire de rencontres physiques. Je fais en sorte d'établir le maximum de relations avec nos entrepreneurs marocains à l'étranger. Il y a également la réunion annuelle avec le Morroccan Business Bridge qui aura surement lieu en Septembre et qui nous permettra de constater les étapes et d'établir des ateliers de travail pour améliorer le concept. Nous voulons inclure les MRE dans l'entrepreneuriat marocain.


 


LCDA : A quels secteurs vous adressez-vous ? Aux secteurs innovants, à l'industrie, aux services ?


A.Z. : On s'adresse à tout le monde. Nous sommes inclusifs totalement. On veut que chacun puisse se retrouver là où il se sent le mieux. On a une réponse qui se veut adéquate aux sollicitations de chacun, que la demande soit régionale, thématique ou sur un secteur particulier.


 


LCDA : Comment un entrepreneur marocain à l'étranger peut'il aider la 13ème région ?


A.Z. : La première démarche est d'adhérer à la plateforme. Là, vous pouvez donner votre avis, et participer à l'évolution de cette région à travers des ateliers thématiques ou régionales. J'espère que très prochainement, une antenne locale va se créer à Paris, pour que les entrepreneurs puissent discuter entre eux et alimenter le réseau.


 


LCDA : Plusieurs entrepreneurs se plaignent du tarif élevé de la cotisation (un tarif unique de 500 euros) là où elle est évolutive au Maroc (la cotisation est de 2000 dhs pour une tpe marocaine, ndlr). Comment répondez-vous à cette attente ?


A.Z. : On avait un manque d'informations sur la typologie des entrepreneurs marocains. De plus, ces entrepreneurs marocains sont aussi membres d'autres associations dans leurs pays. Nous sommes attachés au principe de la cotisation, car c'est une manière de s'impliquer. Par contre, il est prévu de moduler, en revoyant le montant des cotisations à la baisse. Ca sera l'une des propositions que je vais faire au prochain conseil d'administration de la CGEM.