E-sport : Le Maroc dans le top 25 du classement FIFA
Le Maroc brille au niveau du ballon rond. Classée 22ème, l’équipe des Lions de l’Atlas a gagné 7,02 points au classement du FIFA. Fait inédit, l’équipe marocaine d’e-sport a réussi, de son côté, à se hisser dans le top 25 du jeu vidéo FIFA. Une reconnaissance pour cette nouvelle tendance qui attire de plus en plus de jeunes.
Il n’y a pas que sur le terrain que les Marocains sont au top 25 de la FIFA. Dorénavant, il faudra compter également avec ceux qui guident leurs joueurs avec des manettes et consoles. En effet, les joueurs d’e-sport du Royaume ont réussi l’exploit d’être dans le top 25 lors de la Fifae Nations Series (2v2 game mode) au Danemark. Une performance incroyable quand on sait qu’il a fallu à l’équipe marocaine passer par une qualification régionale et des plays-off
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Une qualification et une place au top 25 à l’arraché
En effet, si l’e-sport existe au Maroc depuis plus d’une quinzaine d’années, les joueurs se contentaient de tournois locaux ou communautaires. « La Fédération Royale Marocaine des Jeux Electroniques et la Fédération Royale Marocaine de Football ont obtenu que l’on puisse avoir une accréditation pour la qualification de la région Mena (Middle East North Africa), indique le sélectionneur marocain de l’équipe FIFA E-sport, Saad Bassy. Lors des premières qualifications, nous sommes arrivés premiers. Cela nous a permis de pouvoir participer aux play-offs. Dans notre groupe, nous avions l’Arabie Saoudite, qui compte parmi les meilleurs joueurs du monde, l’Afrique du Sud, le Koweit ou les Emirats Arabes Unis. La plupart ont des joueurs professionnels. Nous étions les nouveaux visages et on est arrivé à se qualifier. »
Cette qualification en play-offs a permis à Ilyass Mossaid, Ismael Boudebza et Kinane Al Nabhani de participer ainsi à la compétition d’e-sport Fifa Nations Series, remporté par le Brésil. Sur les dix rounds, le Maroc sort avec 2 victoires (Italie, Inde), un match nul et 7 défaites. Un très bon résultat quand on sait que les joueurs démarraient de zéro. « Le Maroc a réussi un exploit, explique le sélectionneur, Saad Bassy. Nous nous sommes qualifiés à la Coupe du monde de football au Qatar et nous avons aussi réussi à être la 1ère nation africaine à se qualifier pour la Fifae Nations Series. La fédération tente de booster toutes les communautés sur les jeux électroniques car il y a un enthousiasme chez les jeunes notamment. Dans notre équipe, la moyenne d’âge doit être de 20-21 ans. »
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Une fédération des jeux électroniques mais pas de clubs
Si les joueurs ont pu participer à ce tournoi d’e-sport, le Maroc reste inéligible à de nombreux circuits officiels (Double Series, E-champions League, Fifae World Club). Il faut dire que le secteur du e-sport au Maroc vient à peine de se structurer avec la naissance en 2020 de la Fédération Royale Marocaine des jeux électroniques. Celle-ci regroupe dorénavant près de 50 000 adhérents et sensibilise des publics avec des équipements dans les centres de jeunesse.
Pour sélectionner ses joueurs, Saad Bassy a du avoir recours à des tournois de pré-selections qui regroupaient les meilleurs joueurs marocains. « Ils nous ont permis de trouver les meilleurs joueurs mais aussi ceux qui pouvaient jouer à deux. En effet, dans ce mode (2v2), il faut de la coopération, être capable d’avoir autant un jeu de possession qu’un jeu explosif. »
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Un marché mondial à 3 milliards d’euros
Si pour beaucoup les jeux vidéos représentent un hobby du dimanche, le marché de l’e-sport commence, pour sa part, à gagner des parts de marché tous les ans. Ainsi, en France, on estimait le chiffre d’affaires en 2019 à 50 millions d’euros. Une somme qui a du doubler voire tripler depuis 3 ans. Dans l’Hexagone, on estime que cela génère 650 emplois temps plein pour 7,8 millions de consommateurs d’e-sport en 2020.
Saisissant la balle au bond, de nombreux pays ont investi le terrain. Aux Etats-Unis, des sociétés d’e-sport sont dorénavant cotées en bourse. Dans le golfe persique, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis ou le Bahreïn ont pris également de l’avance. Un membre de la famille royale saoudienne estimait que les sports électroniques pourrait générer 21,3 milliards de dollars par an en 2030. Soit 1% de l’économie nationale saoudienne !
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7 millions de dollars pour le joueur le mieux payé de l’e-sport
Coté joueurs, le statut de professionnel est encore balbutiant au Maroc. « Un joueur va gagner sa vie avec les cash games. S’il a une communauté, il peut en bénéficier pour avoir du sponsoring. Les réseaux sociaux et l’e-sport sont intrinsèquement liés. De nombreux fans regardent leurs joueurs préférés et les annonceurs n’hésitent pas à leur donner des coachs et des moyens d’aller plus loin. »
Certains joueurs accumulent de belles fortunes comme le danois Johan Sundstein qui a engendré plus de 7 millions de dollars au fil de sa carrière. Au Royaume, il reste encore difficile de devenir joueur professionnel d’e-sport. « Il y en a qui arrive à gagner de l’argent mais en vivre semble encore inenvisageable, nous explique Saad Bassy, analyste financier dans un grand groupe en parallèle. Pour réussir, il faut des structures et des clubs qui investissent. Pour l’heure, seule la fédération et la MDJS accompagnent l’e-sport. Le mouvement doit être plus large avec un écosystème plus foisonnant. »