E. Macron attendu sur la politique migratoire de l’UE
Alors qu’Emmanuel Macron va prononcer un discours sur les priorités de l’UE, une tribune rédigée par un collectif d’intellectuels et d’organisations demande l’arrêt de l’enfermement aux frontières.
Fermer les zones d’attente
« Le triptyque « trier, enfermer, expulser » ne saurait tenir lieu de politique migratoire », dénoncent dans une tribune (17 janvier), des personnalités, des associatifs et des organisations (Anafe, Gisti…).
Selon ces derniers, ce triptyque est mis en œuvre dans les zones d’attente, là où les personnes interceptées à la frontière sont enfermées, en attendant soit leur renvoi, soit leur admission sur le territoire français.
Les signataires de la tribune demandent la fermeture de ces zones d’attente, souvent insalubres, où les personnes enfermées ne peuvent pas se soigner correctement, aux conditions d’hygiène « dégradées ».
Ils demandent également au gouvernement de refuser le Pacte européen sur la migration et l’asile.
Politique migratoire européenne
Plus largement, c’est la question de la politique migratoire européenne qui est également visée par cette tribune. Aujourd’hui (19 janvier), Emmanuel Macron prendra la parole face au Parlement européen pour lancer la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) et donner les priorités de celle-ci.
Le programme de la PFUE est constitué de trois axes, dont la souveraineté de l’Europe, avec notamment « la maîtrise des migrations et une politique d’asile améliorée, dans le respect de ses valeurs et de ses engagements internationaux ».
Le dossier de la politique migratoire, et notamment du consensus à créer autour du Pacte sur la migration et l’asile de la commission européenne, sera le plus délicat à traiter pour le président français.
Le Pacte dans l’impasse ?
Présenté en septembre 2020, le Pacte sur la migration et l’asile a, depuis, surtout mis en avant les désaccords profonds entre les Etats de l’UE. Il prévoit notamment de revoir le règlement « Dublin III », qui détermine l’Etat responsable de l’examen d’une demande d’asile, pour mettre en place une solidarité entre les Etats membres. Un objectif qui n’a pas été atteint jusqu’ici.
Par le passé, l’Italie, l’Espagne ou encore la Grèce, en première ligne de l’accueil de migrants ayant traversé la Méditerranée, déploraient de ne pas être aidés par les autres Etats membres.
La question de la gestion des frontières et du respect des droits humains sera centrale pour cette PFUE.
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